La 5G SA est dans les starting-blocks ! Moins de latence, capacité accrue, meilleure couverture : cette évolution de la 5G devrait finalement concrétiser les promesses des opérateurs sur cette technologie qui, jusqu’à présent, a eu du mal à convaincre.
La 5G, c’est oui ou c’est bof ? Lancée en France il y a trois ans, la technologie de réseau sans fil de cinquième génération n’a pas bousculé nos usages des smartphones et des services en ligne, ou alors à la marge. Mais les choses vont changer l’année prochaine, promettent les opérateurs ! La 5G SA (pour « standalone ») repose en effet sur une nouvelle infrastructure distincte, alors que la 5G NSA (« non-standalone ») s’appuie sur l’infrastructure 4G.
La 5G SA, d’abord pour les entreprises
Bouygues Telecom a annoncé une mise en service dès cette fin d’année, avec de premières offres en 2024. Orange allumera son réseau 5G SA dans le courant de l’année prochaine, a affirmé fin novembre Bruno Zerbib, directeur de l’innovation de l’opérateur historique. Free teste également son nouveau réseau 5G autonome et attend le feu vert de l’ANSSI, l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, avant d’aller plus loin (ce sera sans doute en 2024 désormais).
Et SFR ? L’opérateur au carré rouge en est également au stade des tests, grandeur nature. À l’occasion de la rencontre entre le LOSC de Lille et KÍ Klaksvík, SFR a assuré la retransmission des émissions spéciales d’avant et d’après match sur BFM Lille et RMC Europa, ainsi que la diffusion de l’événement en direct sur RMC Sport1, avec l’aide de la 5G SA.
Concrètement, l’entreprise a exploité une des capacités de la nouvelle technologie, à savoir le « slicing » : chaque « tranche » de contenu peut être isolée des autres et gérée de manière indépendante. Une architecture qui améliore la qualité du service en fonction de besoins spécifiques, comme l’optimisation de l’utilisation des fréquences pour des usages spécifiques : « Les différentes antennes ont été retransmises en temps réel en 5G de bout en bout sans aucune altération, en condition de fortes sollicitations radio », explique le groupe.
Autrement dit, la 5G SA est suffisamment robuste pour de lourds usages en temps réel. Mais avant d’en voir la couleur sur votre smartphone, il faudra prendre son mal en patience. Car aussi bien SFR qu’Orange et Bouygues Telecom veulent d’abord proposer leurs offres commerciales 5G SA aux entreprises — logique, ce sont aussi les plus rentables.
SFR indique ainsi que sa solution offre des performances bien plus solides en termes de latence et de sécurité, tandis que l’opérateur s’engage sur des garanties au niveau des performances. Bouygues met en avant des « usages stratégiques », dont le network slicing pour connecter des machines ou des robots, ou encore la connexion simultanée d’un grand nombre d’objets.
Cela peut même aller encore plus loin : les infrastructures du réseau public pourront être renforcées par la mise en place d’équipements dédiés de réseaux mobiles privés 5G pour les entreprises ayant besoin d’un réseau autonome dédié.
Et pour le grand public ?
Les promesses vides de sens de la 5G ne se sont pas réalisées. Celles de la 5G SA seront-elles tenues ? SFR a testé à Lille une connexion 5G SA avec un smartphone grand public compatible, avec succès. Bouygues vante un débit et des capacités « très supérieurs » à la 4G, et pour cause, cette technologie repose sur une infra dédiée. Surtout, on devrait bénéficier d’une latence toujours plus réduite : « Idéal pour tous les usages nécessitant une forte interactivité, comme le jeu vidéo en streaming, la réalité virtuelle, ou encore l’assistance aux véhicules intelligents ».