Après le vol inaugural de juillet 2022, le premier vol commercial du nouveau lanceur léger européen Vega-C au mois de décembre suivant avait échoué. L’échec avait été imputé à la défaillance d’une pièce au niveau de la tuyère du moteur Zefiro 40 qui constitue le deuxième étage de Vega-C.
Afin de remédier au défaut d’homogénéité du matériau utilisé, la solution recommandée a été un autre matériau carbone-carbone pour les cols de tuyères du Zefiro 40. Lors d’un essai d’allumage statique pour le moteur en juin dernier, une anomalie avait toutefois été détectée et occasionnant des dommages pour la tuyère.
Suite à l’analyse des résultats de l’essai, une commission d’enquête indépendante formule d’autres recommandations, en soulignant que le nouveau problème n’était pas en lien avec le précédent. La conséquence est que le design de la tuyère du Zefiro 40 doit être modifié.
Deux derniers lancements pour la version Vega d’origine
Dans un communiqué, l’Agence spatiale européenne (ESA) détaille » la nécessité d’améliorer la conception de la tuyère du moteur Zefiro 40, de calibrer des modèles numériques pour prédire le comportement et de réaliser deux autres essais de mise à feu pour vérifier les performances. «
Même si le pire aurait été une remise en cause du moteur Zefiro 40 lui-même, c’est une bien mauvaise nouvelle qui repousse la reprise des vols pour Vega-C vers le quatrième trimestre 2024.
Avec un propulseur Zefiro 23 comme deuxième étage, la fusée Vega n’est pas encore tout à fait à la retraite et doit effectuer deux lancements, dont un en fin de semaine et l’ultime au deuxième trimestre 2024.
Faute de Vega-C
» L’ESA considère le retour en vol de Vega-C comme une priorité stratégique pour garantir l’accès indépendant de l’Europe à l’espace et soutiendra les efforts nécessaires en puisant dans les ressources déjà disponibles « , déclare l’ESA.
Vega-C doit notamment procéder à des lancements pour le programme et la constellation Copernicus d’observation de la Terre de l’ESA et de la Commission européenne. Le lanceur Vega n’étant pas adapté, la situation actuelle avec Vega-C pourrait pousser la Commission européenne à faire appel à un lanceur qui n’est pas européen…
Arianespace anticipe quatre vols de Vega-C en 2025, ainsi que la possibilité d’augmenter le rythme des lancements à cinq par an.
N.B. : Source images : ESA – S. Corvaja.