L’Albanie affirme avoir été visée par une nouvelle cyberattaque et accuse de nouveau l’Iran

L’Albanie affirme avoir été visée par une nouvelle cyberattaque et accuse de nouveau l’Iran


L’Albanie a été visée par une nouvelle cyberattaque qui a frappé sa police, a fait savoir son ministère de l’intérieur, samedi 10 septembre. Ce dernier a de nouveau accusé Téhéran, trois jours après la décision de Tirana de rompre ses relations diplomatiques avec l’Iran, déjà tenu pour responsable d’une première cyberattaque en juillet.

« Les systèmes informatiques de la police nationale ont été frappés vendredi par une cyberattaque qui, d’après les premières informations, a été commise par les mêmes acteurs qui avaient attaqué en juillet les systèmes des services publics et gouvernementaux du pays », lit-on dans le communiqué. Les autorités ont mis hors service les systèmes informatiques de contrôle dans les ports maritimes, dans les aéroports et aux postes-frontières « afin de neutraliser l’acte criminel et de sécuriser les systèmes ».

« Les systèmes seront hors service jusqu’à ce que le risque soit entièrement écarté », a ajouté le ministère, qui a précisé que le contrôle des passagers se faisait manuellement. Dans un tweet, le premier ministre, Edi Rama, a dénoncé « une autre cyberattaque [commise par les] mêmes agresseurs déjà condamnés par les pays amis et les alliés de l’Albanie ».

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L’Iran accuse le gouvernement américain

Après l’annonce par Tirana, le 7 septembre, qu’une cyberattaque massive avait été orchestrée en juillet par l’Iran contre les infrastructures numériques du gouvernement albanais, les Etats-Unis ont annoncé vendredi de nouvelles sanctions contre Téhéran, visant en particulier le ministère du renseignement iranien. « Nous ne tolérerons pas les cyberactivités de plus en plus agressives de l’Iran qui visent les Etats-Unis et leurs alliés et partenaires », a déclaré le sous-secrétaire au Trésor Brian Nelson, dans un communiqué.

L’Iran a fermement condamné ces sanctions américaines, qualifiant les accusations d’« infondées » et la rupture des relations par Tirana d’action « malavisée et irréfléchie ». « Le soutien immédiat de l’Amérique à la fausse accusation du gouvernement albanais (…) montre que le concepteur de ce scénario n’est pas l’Albanie, mais le gouvernement américain », a déclaré le porte-parole du ministère du renseignement iranien, Nasser Kanani, dans un communiqué.

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L’Albanie avait déclaré mercredi avoir subi le 15 juillet une « lourde cyberattaque contre les infrastructures numériques du gouvernement ayant visé à les détruire », mais qui « a échoué ». Dans la foulée, son gouvernement avait donné vingt-quatre heures au personnel diplomatique, technique, administratif et de sécurité de l’ambassade iranienne pour partir.

L’OTAN a de son côté condamné des « actes malveillants qui visent à déstabiliser un allié et à perturber la vie quotidienne de ses citoyens », promettant d’aider l’Albanie à se préparer à de possibles attaques de même nature à l’avenir.

Soutien à l’Organisation des moudjahidin du peuple iranien

M. Kanani a en outre reproché aux Etats-Unis d’avoir « apporté leur plein soutien à une secte terroriste », faisant ainsi allusion à l’Organisation des moudjahidin du peuple iranien (OMPI), un mouvement en exil interdit en Iran. Depuis 2013, l’Albanie accueille sur son sol, à la demande des Etats-Unis et de l’ONU, des membres de ce mouvement constitué d’opposants farouches au régime iranien.

L’OMPI organise régulièrement des sommets dans une cité qu’elle a construite non loin de Tirana et qui accueille régulièrement plusieurs milliers de personnes. Mais cette année, la rencontre prévue en juillet avait été reportée par l’OMPI « pour des raisons de sécurité » et « sur recommandation du gouvernement albanais (…) en raison de menaces et conspirations terroristes ».

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L’OMPI avait soutenu l’ayatollah Khomeyni pendant la révolution de 1979, qui avait renversé le chah d’Iran. Le groupe avait cependant été déclaré hors la loi par Téhéran en 1981, année où il avait été accusé d’un attentat à la bombe ayant fait soixante-quatorze morts, dont le numéro deux du régime. L’OMPI n’a jamais revendiqué cet attentat, contrairement à d’autres.

Le Monde avec AFP





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