Les différents organismes d’observation du changement climatique avaient repérés la tendance dès le printemps et la tendance n’a fait que s’aggraver ensuite : 2023 est bien l’année la plus chaude jamais enregistrée, selon la compilation des données du réseau européen d’observation du changement climatique Copernicus.
A ce titre, elle remplace l’année 2016 comme année la plus chaude jamais observée depuis 1850, avec une température moyenne de 14,98 degrés Celsius, soit 0,17 degré au-dessus de la précédente valeur moyenne record.
La température moyenne se situe 0,60 degré au-dessus de la moyenne de la période 1991-2002 et 1,48 degré au-dessus des niveaux pré-industriels de 1850-1900.
Il reste à voir ce que donneront les mois de janvier et février 2024 mais il semble bien que l’on obtiendra un premier cycle de 12 mois consécutifs avec une température moyenne dépassant de plus de 1,5 degré Celsius les valeurs de référence pré-industrielles.
Certains jours de 2023 ont dépassé +2 degrés
Les données de Copernicus soulignent que chaque jour de 2023 a été plus chaud en moyenne d’au moins 1 degré au-dessus des températures de la période pré-industrielle, tandis que près de la moitié de l’année a connu une température moyenne de plus de 1,5 degré par rapport à ces mêmes références, avec même 2 jours en novembre au-delà de 2 degrés Celsius.
2023, année de très grande anomalie des températures moyennes
Les températures moyennes de l’air au-dessus des surfaces marines ont également connu des valeurs élevées alors que les océans sont restés exceptionnellement chauds tout au long de l’année.
Ces hausses de température sont attribuées aux effets de l’activité humaine mais aussi à des mécanismes de renforcement comme le phénomène El Niño redevenu actif depuis le mois de juin et qui s’exprimera pleinement durant tout cet hiver.
Grand écart ou nouvelle normalité ?
L’année 2023 est clairement sortie des valeurs moyennes de ces dernières années et est allée bien au-delà d’un schéma de hausse progressive des températures. La question reste de savoir si elle constitue un épisode exceptionnel marqué par la combinaison de plusieurs facteurs ou si elle préfigure une nouvelle donne qu’il faudra peut-être gérer plus vite qu’attendu.
2023, une année pas comme les autres
Si certaines estimations suggèrent déjà que l’année 2024 pourrait être encore plus chaude que 2023, il est à noter que l’effet El Niño devrait en principe s’atténuer progressivement à partir du début du printemps. Cela devrait permettre aux eaux froides du Pacifique de remonter en surface et de créer un effet aérien rafraîchissant.
La hausse des températures moyennes à la surface du globe provoque des canicules et des sécheresses dans certaines parties du monde mais elle peut également désorganiser les systèmes météorologiques d’autres régions et provoquer inondations et vagues de froid ailleurs, certaines barrières naturelles de masses d’air ne les protégeant plus.