Les tout nouveaux utilisateurs du Vision Pro, disponible depuis ce vendredi 12 juillet dans plusieurs pays européens — dont la France — peuvent accéder à un catalogue d’applications natives bien moins fourni que pour les premières générations d’iPhone ou d’iPad six mois après leur lancement. Une situation qui ne risque pas de s’arranger.
Il faut être honnête : le Vision Pro n’est pas dépourvu en applications, le casque de réalité mixte étant compatible avec les apps iOS et iPadOS. Apple fait ainsi miroiter la compatibilité avec 1,5 million d’entre elles, un chiffre impressionnant qui ne doit cependant pas cacher le fait qu’il s’agit d’apps « dans leur jus » : leur interface n’est pas du tout optimisée aux contrôles de visionOS. Et de fait, elles ne sont pas très agréables ni pratiques à utiliser dans le casque.
En attente de la killer app
Par ailleurs, les développeurs ont la possibilité d’exclure leurs apps iOS et iPadOS de la plateforme visionOS. C’est le cas de Netflix et de YouTube, qui renvoient vers leur version en ligne à consulter sur Safari. Bien sûr, il existe aussi des applications natives, parfaitement adaptées au Vision Pro : il y en a plus de 2 000, selon le décompte d’Apple.
Mais cela demeure très peu en regard des quelque 20 000 applications pour iPad disponibles quelques mois après le lancement de la tablette, en 2010. En 2008, le compteur de l’App Store pour l’iPhone a rapidement dépassé les 10 000 apps… « La trajectoire globale du lancement du Vision Pro en février de cette année a été beaucoup plus lente que ce que beaucoup espéraient », décrypte George Jijiashvili, analyste chez Omdia, pour le Financial Times.
Ce dernier pointe la réalité du marché : les développeurs dédient leurs ressources à des plateformes qui comptent des centaines de millions d’utilisateurs comme iOS, iPadOS et Android. Pour beaucoup d’entre eux, il n’est tout simplement pas rentable d’investir du temps et de l’argent pour développer des apps dédiées à une plateforme dont le nombre d’utilisateurs se comptent en dizaines ou en centaines de milliers, comme c’est manifestement le cas de visionOS.
D’après Appfigures, la quasi-totalité des 300 plus importants développeurs d’apps pour iPhone (plus de 10 millions de téléchargements par an) boude le Vision Pro. Mais ça n’empêche pas certains d’y croire dur comme fer. La version de l’app de gestion de tâches Things a remboursé son développement, a annoncé son éditeur Cultured Code. Atlantic Productions, qui produit des contenus immersifs pour le compte d’Apple, se dit aussi (évidemment) enthousiaste concernant le potentiel du casque.
« J’ai vécu toutes les phases de la réalité virtuelle », explique Anthony Geffen, patron du studio. « Je pense que dans les deux à trois prochaines années, nous aurons réellement des appareils destinés au grand public. Le Vision Pro est arrivé à un moment très important » assure-t-il avant d’ajouter : « c’est la plateforme la plus excitante pour laquelle j’ai travaillé. Je pense que c’est plus important que le smartphone ».
Le dirigeant admet que pour que ça fonctionne, il faut d’abord vendre des casques. Et la démocratisation n’arrivera probablement qu’avec des modèles moins chers (la version de base du Vision Pro coûte 3 999 € en France). Apple y travaille, mais ce casque plus abordable n’est pas prévu avant l’année prochaine, au mieux.
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Par : Opera
Source :
FT