L’échec de la fusion entre TF1 et M6 laisse le paysage audiovisuel intact en surface, chacun poursuivant sa route de son côté, mais ouvre des opportunités en coulisses.
Le test de marché sur le groupe M6 a révélé un intérêt de plusieurs capitaines d’industrie pour le secteur audiovisuel. Les délais étaient trop courts pour négocier une transaction avant le mois de mai 2023, date de renouvellement des fréquences TNT de M6 et TF1 et qui bloque pour cinq ans tout changement d’actionnaire majoritaire, mais cet événement pourrait justement constituer le prochain chambardement du secteur.
Habituellement, seuls les groupes audiovisuels exploitant déjà les ressources sont candidats au renouvellement de la licence d’exploitation mais, cette fois, de nouveaux acteurs pourraient émerger.
Xavier Niel en embuscade
Il y a quelques jours, l’Arcom, régulateur du secteur audiovisuel, auditionnait la holding NJJ Médias de Xavier Niel qui a fait partie des candidats prêts à racheter le groupe M6 pour connaître ses intentions.
Ses représentants ont sans surprise évoque le manque de diversité et de créativité dans les offres existantes qui restent les arguments de référence pour espérer s’inviter sur le marché audiovisuel à la place des tenants des fréquences.
S’ils ont confirmé s’intéresser de près à la possibilité d’être candidat, il n’y a pas encore la certitude de se lancer dans l’aventure. Mais on devrait bientôt en savoir plus : l’Arcom vient de lancer l’appel à candidatures pour les fréquences TNT des chaînes TF1 et M6 et attend l’officialisation des candidats d’ici le 16 janvier 2023 et les dossiers jusqu’au 23 janvier.
C’est un délai plus court que ce qu’espérait Xavier Niel qui voulait un mois de plus mais cela reste un peu plus long que le calendrier initial qui prévoyait la fin de l’appel à candidatures dès mi-janvier, rapporte le journal Les Echos.
De nouveaux critères cette année
Le régulateur fait ainsi un geste dans l’éventualité de nouveaux arrivants pour briguer les fréquences mais ne déroule pas non plus le tapis rouge. Il indique que les dossiers seront jugés sur les critères classiques :
- intérêt pour le public
- engagement en matière de soutien à la création
- contribution au pluralisme de l’information et des courants d’expression socio-culturels
- mesures prise en matière sociétale et de protection des publics
Nouveauté cette année, l’Autorité souhaite que les candidats prennent « des engagement en faveur des enjeux de société majeurs que sont l’éducation aux médias, à l’information et à la citoyenneté numérique d’une part, la protection de l’environnement et la lutte contre le changement climatique, d’autre part« .
Ce seront peut-être justement des points sur lesquels de nouveaux acteurs pourront tenter de faire la différence, en plus des critères standard. L’audition des candidats se fera durant le mois de février et les ressources radioéelectriques seront mises à disposition des heureux élus le mai 2023.