L’Arabie saoudite, organisatrice et grande gagnante de l’Esports World Cup

L’Arabie saoudite, organisatrice et grande gagnante de l’Esports World Cup


D’un règne sans partage à l’autre. Dimanche 25 août, à Riyad, c’est le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, en personne qui a « couronné » le club d’e-sport Team Falcons, à l’occasion de la clôture de l’Esports World Cup (EWC). Après avoir fait s’affronter pendant huit semaines des dizaines d’écuries de jeu vidéo compétitif sur vingt-deux titres différents, cette première édition d’une compétition célébrant l’e-sport mondial s’est achevée sans grand coup d’éclat.

Rien d’inattendu ne s’y est produit : au contraire, l’Arabie saoudite s’est imposée à domicile et sans lutte acharnée, face aux meilleures formations d’e-sport de la planète. Une semaine avant la fin de la compétition, la Team Falcons, une équipe fondée en 2017 et basée dans la capitale de la pétromonarchie des Al Saoud, était déjà assurée de remporter les 7 millions de dollars promis par l’organisation de la compétition au club le plus polyvalent.

Dimanche, le royaume a mis les moyens pour s’autocélébrer. Outre une performance du rappeur Kid Cudi sur scène, Cristiano Ronaldo, porte-étendard du soft power saoudien depuis 2022 et sans oublier son transfert dispendieux au club d’Al-Nassr, était présent aux côtés du président de la FIFA, Gianni Infantino, et de nombreux responsables politiques locaux pour assister au sacre de la Team Falcons. « Une soirée inoubliable pour l’e-sport », a même revendiqué l’international portugais sur X.

Les Français de Vitality quatrièmes

La course au titre du meilleur club du monde était pourtant presque courue d’avance. Principal club d’e-sport en Arabie saoudite, la Team Falcons a massivement investi en vue de l’EWC et a pu s’inscrire sur dix-neuf des vingt-deux jeux au menu de la compétition, dans le but de jouer sur le plus de tableaux possible. Ce que n’ont pas pu se permettre la plupart de ses rivaux, alors que le secteur traverse une crise économique, et qui lui a donc mathématiquement conféré davantage d’occasions d’enregistrer des points au classement général.

Dans ce système récompensant les organisations les plus dépensières, le club américain Team Liquid et son concurrent suisse Team BDS terminent en deuxième et troisième positions et empochent respectivement 4 et 2 millions de dollars. Les Français de Vitality se hissent, quant à eux, à la quatrième place, suivis par le club sud-coréen T1.

Selon les disciplines (Rocket League, Call of Duty, StarCraft II…), les affrontements ont été plus ou moins suivis en ligne. Et ce malgré les promesses de boycott de certains fans de jeux vidéo compétitifs, qui refusaient de participer d’une manière ou d’une autre à ce qu’ils qualifient d’opération d’« esportswashing » menée par le régime autoritaire de Mohammed Ben Salman.

Reste que pendant ces deux mois, l’EWC n’a pas complètement réussi à s’imposer comme un rendez-vous incontournable de l’e-sport mondial. En dépit de ses dépenses massives, son tournoi de Counter-Strike n’est pour l’heure pas considéré comme un Major pour le jeu vidéo de Valve tandis que sa compétition de League of Legends ne peut rivaliser avec les Worlds organisés annuellement par l’éditeur Riot Games. Triompher demandera du temps, l’Arabie saoudite le sait : le royaume a déjà annoncé que l’EWC reviendrait pour sa deuxième édition en juillet et août prochains.

Le Monde

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