En novembre 2017, un étrange astéroïde a fait irruption dans notre système solaire. Baptisé ‘Oumuamua (voyageur ou éclaireur en hawaïen, le premier observatoire l’ayant observé étant sur l’île de Maui, Hawaï), il s’est distingué par le fait qu’il s’agissait du premier astéroïde interstellaire détecté et par sa forme allongée de 400 mètres par 100 mètres à la luminosité changeante.
Cet objet céleste, déjà curieux par ses propriétés, a carrément fasciné les scientifiques quand il s’est rapproché du soleil et a connu une accélération rapide et une trajectoire sortant des prévisions pour quitter notre système solaire.
Depuis, beaucoup de théories ont été échafaudées pour expliquer sa nature et son parcours atypique. De là à imaginer qu’il s’agissait d’un vaisseau spatial extraterrestre ou d’une sonde lancée depuis un monde lointain, il n’y a eu qu’un pas que certains ont allègrement franchi.
En quête d’explications
Même si une première analyse publiée en 2017 a conclu à une origine naturelle de ‘Oumuamua, il restait à comprendre son accélération et sa trajectoire inhabituelles. Une nouvelle étude publiée dans Nature fait le point sur l’analyse des données récoltées durant la traversée du système solaire par l’astéroïde.
Un élément intrigant portait sur le fait que l’objet avait le comportement d’une comète mais sans le panache habituel qui s’étoffe à mesure qu’il approche de son étoile pivot.
Pour l’astrochimiste Jennifer Bergner, de l’Université de Californie de Berkeley, interrogée par l’AFP, l’explication la plus cohérente est que ‘Oumuamua est un astéroïde qui a été riche en eau, décomposée par les radiations cosmiques en hydrogène qui s’est retrouvé piégé dans le corps céleste.
Un phénomène naturel explicable
En approchant du soleil, cet hydrogène a été libéré et agi comme un propulseur, expliquant l’accélération subite à proximité de notre étoile. Le phénomène serait donc bien naturel sans avoir besoin de faire intervenir de petits hommes verts.
‘Oumuamua tiendrait plus de la comète dont la queue serait beaucoup plus courte qu’habituellement. Pour confirmer cette théorie, des séries d’observations de comètes vont être réalisées à partir de 2025 avec le télescope Vera-C.-Rubin, en quête d’objets ayant les mêmes caractéristiques que l’éclaireur interstellaire de 2017.
Faute de données et d’observations proches suffisantes, la nature exacte de ‘Oumuamua peut toujours faire l’objet de spéculations, dont celle d’un vaisseau extraterrestre, mais la nouvelle étude veut apporter « une explication non-extraterrestre convaincante« .