L’Autorité de la concurrence a annoncé s’être autosaisie afin de comprendre le fonctionnement du secteur des bornes de recharge. L’organisme rendra son avis début 2024.
Alors que la France vise toujours la barre des 100 000 bornes de recharges publiques, l’Autorité de la concurrence a décidé de surveiller le fonctionnement de ce nouveau marché. Elle souhaite « examiner la dynamique concurrentielle et les pratiques mises en œuvre dans ce secteur ». Son objectif serait de mieux comprendre le « fonctionnement concurrentiel du secteur des infrastructures de recharge pour véhicules électriques ». En effet, derrière le fonctionnement d’une borne de recharge classique, plusieurs acteurs entrent en jeu.
L’Autorité souhaite faire la lumière sur les liens commerciaux qui unissent ces différentes parties « à l’image des opérateurs de recharge, des opérateurs de mobilité ou encore des plateformes d’interopérabilité », d’autant plus que les réseaux sont « en cours de structuration et que les modèles d’affaires ne sont pas encore stabilisés ». Autrement dit, l’organisme souhaite s’assurer qu’en plein effort de structuration du réseau de recharge, tout se passe dans les règles des attributions de marché. L’Autorité précise d’ailleurs qu’elle sera particulièrement vigilante dans le cas de l’installation de bornes sur les autoroutes ou dans les copropriétés.
Objectif : (toujours) 100 000 bornes
« Outre leur déploiement massif, les IRVE (infrastructures de recharge pour véhicules électriques) doivent afficher un haut niveau de qualité et de disponibilité », a indiqué l’Autorité de la concurrence.
La France est actuellement le troisième pays le plus équipé d’Europe en nombre de bornes de recharge, derrière les Pays-Bas et l’Allemagne. Selon l’Avere (association nationale pour le développement de la voiture électrique), fin 2022, plus de 83 000 bornes étaient déployées dans l’hexagone, soit un chiffre en dessous de l’objectif de 100 000 fixé par le ministère des Transports en 2021. Pour autant, la barre fatidique des 100 000 bornes devrait bien être franchie au second trimestre 2023. Ce n’est qu’un an plus tard, avant la fin du premier semestre 2024, que l’Autorité de la concurrence rendra ses conclusions. L’organisme pourra bien sûr prononcer des sanctions s’il constate des manquements aux règles, mais il envisage surtout de « formuler des recommandations susceptibles de favoriser l’animation concurrentielle dans ce secteur ».
Source :
Autorité de la concurrence