Le vol supersonique (voire hypersonique) est revenu à la mode chez les concepteurs d’avions. Le mythique Concorde pourrait avoir des descendants avec de nouveaux projets promettant de vols de courte durée à grande vitesse.
Mais il reste un problème de taille : le bang supersonique au passage du mur du son qui limite les possibilités d’utilisation pour des vols commerciaux et impose des zones spécifiques pour le pratiquer (le passage du mur du son ne peut se faire qu’au-dessus de la mer), ce qui n’empêche pas les projets commerciaux, comme celui de la société Boom de progresser, avec des itinéraires adaptés.
Ces difficultés, l’avion expérimental X-59 de la NASA et conçu par Lockheed Martin veut y remédier grâce à un design spécifique qui réduira fortement le fameux bang en le transformant en un son beaucoup moins intense et assourdi.
QueSST : rendre les avions supersoniques moins bruyants
C’est le projet QueSST (Quiet Supersonic Technology), en maturation depuis 2018 et qui devait initalement permettre un premier vol de l’avion X-59 cette année. Les défis techniques à résoudre en ont décidé autrement et la NASA a finalement décidé de reporter l’événement pour se donner le temps de finaliser les derniers détails.
Mais, c’est promis, l’avion X-59 réalisera son premier vol en 2024. Des démonstrations seront par la suite réalisées à vitesse supersonique au-dessus d’agglomérations en demandant aux personnes comment elles perçoivent le son produit avec le profil aérodynamique spécifique et les technologies avancées de QueSST.
Modifier à terme la réglementation sur le vol supersonique
La NASA doit donc s’assurer que l’avion est capable de voler sans se désintégrer mais aussi qu’il restera sûr lors des survols d’évaluation, ce qui impose de nombreuses vérifications des systèmes et de leur intégration.
Les données récoltées lors de ces vols d’essai permettront ensuite de moduler les réglementations nationales et internationales concernant les vols supersoniques commerciaux au-dessus des terres, actuellement interdits.
C’est un travail de longue haleine puisque, si le concept X-59 est validé pour envisager des vols supersoniques au-dessus des continents, il faudra encore concevoir et construire les avions commerciaux qui en dériveront et exploiteront concrètement les technologies mises en oeuvre.