Les deux sociétés américaines aérospatiales ont choisi le même jour, vendredi 10 janvier, pour inaugurer 2025 et lancer leur lanceur lourd respectif. Blue Origin fera voler New Glenn pour la première fois, quand SpaceX placera une nouvelle génération de Starship en haut de Super Heavy.
L’industrie aérospatiale américaine ne va pas attendre longtemps avant de donner du rythme à l’année 2025. Le 10 janvier prochain, deux lancements importants sont prévus, alors que Blue Origin et SpaceX s’apprêtent à faire décoller leur lanceur lourd respectif : New Glenn et Starship. La société de Jeff Bezos (Blue Origin) prendra un créneau le matin à 7 heures quand celle d’Elon Musk (SpaceX) attendra 23 heures. Les tirs ne se feront pas depuis la même base, car si Blue Origin utilise bien Cap Canaveral en Floride, SpaceX focalise pour le moment le développement de Starship à Boca Chica au Texas.
Le lancement de New Glenn a quelques semaines de retard, alors que la société Blue Origin planifiait son premier vol pour le mois de novembre 2024. Un tir statique avait été effectué le 27 décembre dernier, mais rien n’a permis à la fusée de respecter son calendrier mis à jour début décembre, qui confirmait un lancement réel avant la fin de l’année. New Glenn, du haut de ses 100 mètres, est le lanceur qui doit concurrencer Ariane 6 en Europe, mais aussi et surtout la Falcon 9 aux États-Unis. Pour cela, elle vise sur la possibilité d’envoyer le double de charge utile que son concurrent SpaceX, et d’atteindre l’altitude géostationnaire.
2025, l’année de Starship et de New Glenn
Chez SpaceX, Starship se prépare à son septième vol d’essai déjà, et avec lui, une nouvelle version du vaisseau. En effet, si le premier étage Super Heavy ne devrait pas être au centre des préoccupations, c’est parce que tous les yeux seront tournés vers le second étage, Starship, le premier de la nouvelle génération « V2 », plus grand (de 35 %), doté de nouvelles tuiles thermiques, d’une poussée maximale de 1500 tonnes (contre 1200 tonnes sur Starship V1) et de nouveaux volets d’orientation disposés différemment. Pour la première fois, SpaceX intégrera une charge utile dans son vaisseau, à savoir des simulateurs de satellites SpaceX, qui devraient être déployés.
Qu’il s’agisse de SpaceX ou de Blue Origin, tous deux prévoient de réaliser d’autres lancements de leur fusée respective. Chez Blue Origin, le deuxième vol de démonstration prévoit d’emporter un prototype d’atterrisseur lunaire Blue Moon dans le cadre de la mission Pathfinder 1. Il doit être réalisé au mois de mars. Ensuite, un autre lancement est prévu au printemps, avec deux engins spatiaux de la NASA propulsés en direction de Mars, pour étudier sa magnétosphère. Ensuite, New Glenn s’attaquera au déploiement de satellites KuiperSat, pour étendre le projet d’une constellation de satellites appelée Kuiper, et qui pourrait devenir une alternative au GPS que l’on connaît.
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Chez SpaceX, un lancement de Starship est prévu toutes les deux semaines. Si la société d’Elon Musk arrive à tenir cette cadence (en profitant de l’arrivée de Donald Trump au pouvoir), alors la fusée pourra se lancer dans d’autres missions d’envergure, comme celle du premier transfert de carburant entre deux Starship en orbite, l’atterrissage du premier Starship sur son pas de tir, ou encore la présentation d’une version d’atterrisseur lunaire baptisée Starship HLS. Sur la deuxième génération du vaisseau, les réservoirs de carburants sont 25 % plus grands, ce qui devrait permettre de donner les moyens à SpaceX de réaliser ces différentes missions.
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