Le bitcoin, un gouffre énergétique de plus en plus dénoncé

La Chine revient en douce dans le cryptominage de bitcoins


Pour extraire du bitcoin, il faut résoudre des équations mathématiques complexes alimentant la blockchain, ce qui nécessite des équipements évolués pour obtenir une bonne puissance de calcul et de grandes quantités d’électricité pour les alimenter.

Cette course au « toujours plus », dans un monde dont on voit chaque année plus tôt les limites des ressources, est de plus en plus critiquée  pour le gaspillage d’énergie qu’elle occasionne et l’impact environnemental lourd qu’elle produit.

Tandis que le Salvador a tenté d’en faire une monnaie alternative, la Chine et plusieurs autres pays ont durci leur position à son encontre en imposant la fermeture des fermes de minage accusées de polluer et de créer des perturbations dans le réseau électrique général.

Le bitcoin, un monstre énergivore

Une nouvelle étude issue de l’Université de Cambridge, qui a mis en place depuis 2019 un indice de la consommation électrique du bitcoin, exploite les dernières données disponibles permettant d’affiner le tableau et de préciser l’ampleur du phénomène.

Selon ses résultats, les besoins en électricité du bitcoin auraient généré l’équivalent de 200 millions de tonnes d’émissions de CO2 depuis ses débuts il y a 13 ans, dont plus de 90% ont été émis sur les quatre dernières années, quand la monnaie virtuelle a commencé à atteindre des valeurs inédites et déclenché un fort engouement général.

Le cryptominage de bitcoins serait presque aussi énergivore que l’ensemble de la filiale de production de viande bovine dans le monde et aurait un impact social et environnemental neuf fois plus important que l’extraction d’or, auquel il est souvent comparé comme un alter ego numérique, selon une étude publiée dans la revue Scientific Reports.

Nouveaux enjeux face au changement climatique

La consommation d’équipements électroniques pose aussi la question des déchets, dont le volume serait aussi important que la production de déchets électroniques aux Pays-Bas annuellement.

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L’arrêt de l’essor des cryptomonnaies début 2022 a tout de même marqué un point d’inflexion dans cette consommation d’électricité toujours plus importante. De son côté, la blockchain Ethereum, représentant la deuxième cryptomonnaie mondiale, a passé un cap symbolique, baptisé The Merge, en migrant vers un modèle dit de preuve d’enjeu (Proof of Stake) qui n’impose plus un cyptominage effréné et a conduit à une forte baisse de la consommation d’électricité nécessaire pour faire évoluer la chaîne de blocs.

Le bitcoin reste quant à lui sur le modèle initial de preuve de travail (Proof of Work) très énergivore. Le modèle restera-t-il acceptable dans le contexte de l’urgence climatique actuelle et de la crise énergétique ?



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