Le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie visé par des plaintes …

Le blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie visé par des plaintes ...



Face à la décision prise par le gouvernement de bloquer l’accès au réseau social TikTok en Nouvelle-Calédonie, les associations de défense des libertés individuelles ne restent pas les bras croisés. La Quadrature du net annonce ainsi aujourd’hui avoir déposé un recours en référé contre la décision prise par le gouvernement.

Pour l’association, les raisons invoquées par le gouvernement pour justifier le bocage ne tiennent pas.

« Le blocage de TikTok n’est absolument pas justifié par une quelconque présence sur la plateforme de contenus terroristes, mais bien par le fait qu’il s’agit d’une plateforme centrale dans l’expression en ligne des personnes qui en viennent aujourd’hui à se révolter » écrit l’association dans son communiqué. Cette procédure de référé-liberté permet d’obtenir une décision sous 48h, mais temporaire, d’un juge administratif.

La Quadrature du Net vole au secours de TikTok

On peut s’étonner de voir la Quadrature du Net venir voler au secours de l’application TikTok. Mais l’association de défense des libertés individuelles prend bien soin de clarifier sa position : « il ne s’agit pas de défendre TikTok, une plateforme dont la toxicité avérée commence à être prise en compte par le législateur.

Mais les pouvoirs publics restent obnubilés par la nationalité chinoise des détenteurs des capitaux de la plateforme, alors qu’au fond pas grand-chose ne sépare le modèle de TikTok de celui d’Instagram, de Snapchat ou d’autres réseaux dominants.»

La Ligue des Droits de l’Homme a aussi annoncé sur ses comptes de réseaux sociaux avoir début une procédure similaire.

Des ingérences certes, mais pas n’importe lesquelles

Pour justifier l’interdiction du réseau social, le gouvernement avait expliqué que « TikTok est utilisé en tant que support de diffusion de désinformation sur les réseaux sociaux, alimenté par des pays étrangers. »

Des opérations de désinformations via les réseaux sociaux ont effectivement été constatées par les équipes de Viginum. Viginum est l’agence gouvernementale chargée d’identifier les phénomènes numériques non authentiques. Dans une note technique, les équipes de Viginum expliquent ainsi avoir identifié plusieurs campagnes visant à propager des contenus appelant à l’insurrection, et diffusées par des comptes liés à l’Azerbaïdjan.

L’une des publications les plus repartagées sur les réseaux, identifiée par Libération, présente deux images manipulées pour accuser la police française d’exaction. Certains observateurs se demandent néanmoins pourquoi les notes techniques de Viginum portent exclusivement sur des contenus diffusés sur X.com et Facebook. Et ce alors que la décision d’interdiction vise le réseau social TikTok.

Au bonheur des vendeurs de VPN

Par ailleurs, ces opérations viennent s’inscrire aux cotés de plusieurs autres tentatives de l’Azerbaïdjan pour attiser les initiatives des indépendantistes Kanaks. Mais elles ne suffisent pas à justifier à elles seules les violences qui affectent l’ile. L’impact de ces publications étant par essence difficile à mesurer.

L’interdiction fait en tout cas le bonheur des vendeurs de VPN. Ces réseaux virtuels permettent de contourner les blocages gouvernementaux. ProtonVPN a ainsi publié des statistiques faisant état d’une popularité soudaine de ses outils depuis l’instauration de l’état d’urgence sur l’ile.

Le passage par un VPN permet effectivement de changer de serveurs DNS pour se connecter au réseau. Mais cette technique est tout à fait réalisable sans souscrire à une offre commerciale.



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