Dans une interview donnée à Ouest-France samedi 30 septembre, le ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, l’a confirmé : faire réparer l’écran de son smartphone donnera finalement droit à une aide, à partir du 1er janvier 2024.
Les appareils cassés par la faute de leur propriétaire ne peuvent pourtant pas bénéficier du « bonus réparation » lancé en décembre 2022 – un dispositif qui a pour vocation d’alléger le coût de remise en état d’une cinquantaine de produits, du lave-linge au mobile. L’exception pour les écrans de smartphone, annoncée dès avril 2022, a connu depuis plusieurs ratés qui ont retardé sa mise en œuvre.
Le ministre n’a pas précisé la somme versée pour chaque réparation d’écran (une opération qui coûte entre 50 et 500 euros selon les modèles), sachant que l’aide pour la réparation d’un smartphone (hors casse donc) s’élève aujourd’hui à 25 euros. « Le montant précis fait encore l’objet d’arbitrages », précise Christophe Béchu.
Montant inconnu
S’il reste beaucoup d’argent dans les caisses du bonus réparation pour l’année 2023, l’annonce de son extension aux écrans de smartphones inquiète toutefois chez Ecologic. Cet éco-organisme, avec d’autres, fixe le montant de l’écocontribution facturée sur la vente des appareils neufs. Cette écocontribution finance ensuite la gestion des déchets d’appareils électroniques et le bonus réparation.
Pour Bertrand Reygner, directeur des relations institutionnelles et techniques d’Ecologic, la casse des écrans de smartphones est l’une des pannes les plus courantes, tous appareils électroniques confondus. « Plusieurs millions sont remplacés chaque année », explique-t-il au Monde, jugeant que « cette nouvelle dépense pourrait capter une portion importante du bonus ». Pour le représentant de cet éco-organisme piloté par les constructeurs d’appareils électroniques, un dérapage des dépenses liées au bonus se répercuterait mathématiquement sur le prix des appareils.
Réparateurs exclus
Dans son interview à Ouest-France, Christophe Béchu annonce d’autres évolutions à venir, sans fixer de date précise. Le bonus réparation augmentera « d’au moins 5 euros » pour tous les appareils qui peuvent bénéficier de cette aide. En outre, trois appareils devraient profiter à l’avenir d’un « superbonus » destiné à améliorer leur taux de réparation, jugé encore trop bas. Parmi eux, les téléviseurs, un produit au lourd bilan carbone.
Enfin, le ministère veut « simplifier le processus de labellisation des réparateurs » autorisés à verser le bonus « pour qu’il y en ait plus. On veut passer de 4 000 à 7 500 courant 2024, pour aller jusqu’à 22 000 fin 2026 ».
Pour l’heure, selon les constatations du Monde, les réparateurs indépendants, qui constituent l’essentiel du maillage de boutiques de proximité, sont très rarement labellisés et faire appel à leur service ne donne pas droit au bonus réparation. Ces critères, fixés par les éco-organismes, sont « très contraignants », selon Flavie Vonderscher, responsable du plaidoyer de l’association Halte à l’obsolescence programmée.