Les Français ont-ils le génie de l’IA ? Le pays peut en tout cas compter sur ses capacités de production d’énergie nucléaire. Et pour alimenter des technologies d’intelligence artificielle, cette ressource constitue un atout en termes d’attractivité.
Le partenariat officialisé en février lors du sommet de l’IA de Paris franchit une nouvelle étape avec la création d’une joint-venture.
L’entité juridique réunit MGX (fonds d’investissement des Émirats Arabes Unis spécialisé dans l’IA), Bpifrance, Mistral AI et NVIDIA.
Une infrastructure IA souveraine
Le projet a été présenté publiquement à l’occasion de Choose France, qui s’est ouvert lundi 19 mai à Versailles sous le patronage de l’Élysée. Son objectif est de construire un campus consacré à l’IA, le plus grand d’Europe promettent ses artisans.
Situé en Ile de France, le campus ambitionne d’atteindre une capacité de 1,4 GW. Bien que financé en grande partie par des capitaux étrangers, le futur site est présenté comme “une avancée majeure dans le déploiement d’une infrastructure IA souveraine, durable et compétitive à l’échelle mondiale.”
L’État a donc profité de la nouvelle édition de Choose France pour organiser une cérémonie de signature de la création de la joint-venture. Étaient notamment présents, Eric Lombard, le ministre de l’Économie, et Khaldoon Al Mubarak (président de l’Autorité des Affaires Exécutives et membre du Conseil de l’Intelligence Artificielle et des Nouvelles Technologies des Emirats).
Plateforme de calcul ouverte de niveau exascale
Mais qu’est-ce au juste que ce centre d’IA ? Le Campus doit permettre à ses partenaires de couvrir l’ensemble du cycle de vie de l’IA (conception, inférence, entraînement, implémentation de cas d’usage et déploiement).
Pour ses opérations, le site accueillera “des capacités de calcul avancées, des infrastructures de test à grande échelle et des environnements de développement en conditions réelles.” Bpifrance annonce une plateforme de calcul ouverte de niveau exascale.
Cloud souverain et centres de données à faible émission de carbone optimisés pour l’IA sont également mentionnés dans la description du projet et de ses infrastructures. Le campus planchera sur les applications de l’IA et son adoption dans des secteurs stratégiques (santé, mobilité, énergie, finance, industrie).
Bouygues, EDF, RTE, Sipartech et Polytechnique partenaires
Pour mener ses actions, le campus IA est soutenu par différents partenaires, notamment privés. Sont ainsi associés au projet, le groupe Bouygues, mais aussi EDF, RTE, Sipartech et l’Ecole Polytechnique sur la dimension académique.
Le campus IA français ne sortira de terre que dans deux ans (fin 2027 d’après Mistral AI). BPI précise en effet que la construction devrait démarrer au second semestre 2026. La mise en service est quant à elle prévue d’ici 2028.
Pour la licorne française de la GenAI, le campus constitue une nouvelle vitrine internationale. “Le Campus IA marque une étape décisive dans le renforcement de la position de la France en tant que leader mondial de l’IA », commente son CEO, Arthur Mensch.