Le Conseil du national du numérique (Cnnum) est mort, vive le Conseil de l’Intelligence Artificielle et du Numérique (CIAN).
La ministre du numérique Clara Chappaz a annoncé officiellement la semaine dernière la nouvelle évolution de cet organe consultatif qui accompagne les prises de décisions du gouvernement depuis 2011.
Un Cnnum avec de vrais morceaux d’IA dedans
Cette « nouvelle incarnation » du conseil devra lui aussi travailler à produire des avis et des rapports afin d’épauler l’action publique en matière de numérique et d’intelligence artificielle. Le sujet de l’IA, qui apparaît directement dans le titre, sera bien évidemment au menu, mais le CIAN ne se privera pas d’aborder d’autres problématiques liées au numérique.
En outre, le CIAN sera également chargé de développer des collaborations avec d’autres organisations consultatives, comme le Conseil d’analyse économique mais également avec des institutions comme le Conseil économique, social et environnemental et le Comité consultatif national d’éthique du numérique.
Cette évolution sera l’occasion d’un remaniement de l’organisation, qui comptera dorénavant 14 membres, placés sous la direction de la dirigeante et chercheuse en IA Anne Bouverot, ancienne directrice de Morpho et co-présidente de la commission gouvernementale sur l’intelligence artificielle, aux cotés de Guillaume Poupard, ancien directeur de l’Anssi et actuel directeur adjoint de Docaposte. En outre, le conseil sera placé sous l’égide du Haut-Commissariat à la stratégie et au plan.
La liste complète des nouveaux membres du CIAN n’a pas encore été dévoilée, mais elle le sera à l’occasion de la publication du décret de création du conseil et de l’arrêté nommant ses membres. Ceux-ci seront, comme pour le CNNUM, des personnalités qualifiées et des parlementaires.
Un conseil perpétuellement réinventé
Ce nouveau conseil s’inscrit donc dans la droite lignée du CNnum, conseil consultatif qui s’était notamment fait connaître pour ses mises en garde à l’égard de la mise place du fichier TES ou ses nombreuses prises de position en faveur du logiciel libre.
Mais le conseil s’est aussi illustré par les nombreuses perturbations liées aux départs précipités de ses membres ou dirigeant, que cela soit suite à l’arrivée de Jean Baptiste Soufron à sa tête en 2012, ou lors du départ de Mounir Mahjoubi parti œuvrer pour la campagne d’Emmanuel Macron en 2017 suivie la même année de la démission de Marie Ekeland après la controverse autour de la nomination de Rokhaya Diallo au sien de l’institution.
La dernière incarnation du Conseil, présidée depuis 2021 par l’entrepreneur Gilles Babinet et la dirigeante Françoise Mercadal-Delasalles, avait fait part de son vœu de transformer le conseil en proposant une réflexion plus éloignée de l’action publique et visant plutôt à identifier les grands enjeux de la transition numérique.