le deepfake qui brouille le message du gouvernement

Deepfake Marine Le Pen 2


Alors que le gouvernement veut encadrer de près les pratiques de trucages numériques dans les vidéos — les deepfakes —, un porte-parole du parti présidentiel a mis en ligne une vidéo deepfake de Marine Le Pen.

Faites ce que je dis, pas ce que je fais. Le message du gouvernement sur les deepfakes se brouille après le partage par Loïc Signor, porte-parole du parti Renaissance, d’une vidéo de Marine Le Pen truquée à l’IA. On peut y voir la leader du Rassemblement National dans ses vœux pour la nouvelle année qui parle d’abord en français, puis en russe. Une bidouille rendue possible avec le logiciel de traduction Rask AI.

Embarras au sein de la majorité

Il s’agissait pour le porte-parole du parti d’Emmanuel Macron de rappeler les liens que le parti d’extrême droite entretient avec Vladimir Poutine — comme l’a encore souligné une enquête du Washington Post cette semaine. Un alignement qui va certainement être un des principaux arguments de campagne contre le RN à l’occasion des élections européennes de juin prochain.

© Loïc Signor, Twitter

Mais c’est surtout la manière de faire qui interroge. La loi de régulation de l’espace numérique (SREN) contient des amendements du gouvernement contre les deepfakes. Il est dès lors assez étonnant de voir un responsable du parti présidentiel se jeter sur cette technologie pour embarrasser un concurrent.

D’ailleurs, comme le rappelle Politico, l’heure est à l’embarras au sein de la majorité, la vidéo ayant été peu reprise. Et évidemment, du côté de l’extrême droite, on ne se prive pas pour dénoncer la publication. Loïc Signor a pris soin, dans son tweet, d’écrire que « l’IA fait encore plus peur lorsqu’elle se rapproche de la réalité ». Il assume d’ailleurs le côté « provocateur » de sa vidéo, tout en admettant que « la question de la régulation aurait pu être posée dès le premier tweet ».

L’IA n’a pas fini d’interroger notre vision de la réalité et de la politique. Aux États-Unis, la campagne pour l’élection présidentielle de cette année a déjà été le théâtre de plusieurs « coups » du même genre. Les deepfakes font d’ailleurs partie des menaces qui planent en 2024.

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Source :

Politico





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