le français EcoVadis lève 500 millions de dollars

le français EcoVadis lève 500 millions de dollars


Il y a trois mois seulement, une levée de fonds de 500 millions de dollars (480 millions d’euros) par une société technologique française entrait dans l’ordre des choses dans un contexte euphorique. Mais, depuis, le contexte a changé, avec l’effondrement des valeurs technologiques à la Bourse de New York (− 30 % pour le Nasdaq depuis le début de l’année). Les levées de fonds se font rares.

Celle d’EcoVadis, une société spécialisée dans l’évaluation des performances sociales et environnementales des entreprises (RSE), est donc une exception. Avec cette opération, l’entreprise a annoncé, mardi 14 juin, être entrée dans le club des « licornes », ces sociétés technologiques valant plus de 1 milliard de dollars.

EcoVadis propose un logiciel par abonnement qui permet aux grandes entreprises de mesurer l’empreinte environnementale et sociale de leur chaîne d’approvisionnement. Ses évaluations se fondent sur les réponses formulées par les fournisseurs au questionnaire qui leur est envoyé, mais aussi sur l’analyse de bases de données d’entités tierces (ONG, syndicats, etc.) et le travail d’analystes maison. A ce jour, ce sont 3 000 milliards d’achats faits par les donneurs d’ordre qu’EcoVadis inspecte.

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Le reste de la somme apportée dans ce tour de table permet à EcoVadis de poursuivre son extension à l’international – d’où proviennent déjà 80 % de ses revenus –, de développer de nouveaux produits à destination de ses clients et d’effectuer des rachats. Mais comme l’explique Frédéric Trinel, cofondateur de la société, il n’y a pas aujourd’hui de concurrents directs que la société pourrait convoiter. Elle vise davantage des entreprises qui lui permettraient d’affiner ses notations. Les critères RSE pèsent de plus en plus dans la réputation des sociétés, tant pour attirer des investisseurs que des « talents ».

« Une référence mondiale »

Dans le paysage de la French Tech, EcoVadis détonne. Elle est tout sauf une jeune pousse. Elle fête cette année ses quinze ans d’existence. Longtemps, elle ne s’est pas prêtée au jeu du financement privé. Il faut attendre 2016 pour la voir conclure une levée de 30 millions d’euros puis de 200 millions en 2020, lorsqu’elle déploie ses activités aux Etats-Unis et constate un intérêt croissant pour ses solutions.

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« Il y a quinze ans, ils ont eu une vision innovante, ils ont vu quelque chose avant les autres et se sont imposés comme une référence mondiale », estime Benoit Ficheur, partenaire du fonds européen Astorg, l’un des principaux acteurs de cette opération avec l’américain General Atlantic. Deux autres actionnaires minoritaires participent à la levée de fonds, qui va permettre à Partech, actionnaire historique, de se désengager.

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