Le gouvernement a un plan pour priver les voitures électriques chinoises du bonus écologique

Une « nouvelle » Tesla Model Y en approche (plus chère et avec moins d’autonomie)


La Dacia Spring, la MG4 et la Model 3 pourraient bientôt être privées de bonus écologique.

La Dacia Spring est l’une des voitures électriques les moins chères du marché et aussi l’un des modèles les plus vendus en France depuis deux ans. Ces deux constats pourraient être très vite amenés à changer. En effet, la petite citadine électrique pourrait très bientôt être privée du bonus écologique, son prix serait alors nettement moins intéressant et ses ventes pourraient être en souffrir. Ce constat s’applique également à la Tesla Model 3 ou à la MG4, deux autres modèles parmi le top 5 des voitures électriques les plus vendues en France. Le point commun entre ces trois modèles, y compris pour la Dacia, propriété de Renault, c’est qu’elles sont fabriquées en Chine. Depuis quelques mois, sous la pression de l’industrie automobile hexagonale, le gouvernement réfléchit à un moyen d’exclure les voitures électriques produites hors d’Europe du dispositif de bonus écologique. Autrement dit, éviter de financer avec les deniers publics des constructeurs qui mettent à mal les marques automobiles françaises.

D’après le Figaro, le gouvernement serait enfin parvenu à trouver un moyen pour réserver le bonus aux véhicules fabriqués en Europe sans enfreindre les règles du commerce international. L’objectif, comme l’affirme le quotidien, est « d’éviter que cette aide ne profite aux ventes de véhicules fabriqués à bas coût en Asie ». Pour parvenir à sa fin, Emmanuel Macron devrait présenter, dès jeudi, un « projet d’industrie verte ». Il conditionnerait l’accès au bonus écologique des voitures électriques en fonction de la pollution générée au moment de leur fabrication. Le dossier devrait être à la charge du ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. En s’appuyant sur le bilan carbone, plus que sur leur origine, le gouvernement parviendrait à l’objectif fixé. Les voitures, électriques ou non, produites en France et en Europe ont davantage recours à de l’électricité décarbonée, à l’inverse des véhicules fabriqués en Chine où les contraintes écologiques sont nettement moins exigeantes.

Fin du bonus pour la Dacia Spring et la Tesla Model 3 ?

Si cette mesure venait à être adoptée, elle aurait des conséquences significatives sur le marché du véhicule électrique. Comme plusieurs acteurs de l’industrie automobile le rappelaient lors du débat organisé par la Plateforme Automobile (PLA), fin avril, sur la préparation du contrat stratégique de filière 2023-2027, les constructeurs européens peinent à rivaliser avec leurs concurrents chinois.

De telles mesures auraient l’avantage de rééquilibrer les débats et surtout d’éviter que cette aide de 5 000 euros (jusqu’à 7 000, selon les conditions de revenus) ne revienne à des constructeurs qui n’investissent pas ou peu en France. Ce type de mesures n’est d’ailleurs pas une exclusivité française ou européenne. Aux États-Unis, selon la volonté du président Joe Biden, les aides à l’achat sont beaucoup plus avantageuses lorsqu’elles s’appliquent à un véhicule produit sur le sol américain. Le crédit d’impôt fédéral, par exemple, une aide de 7 500 dollars, est conditionné à l’obligation de fabriquer la voiture ou sa batterie aux USA.

Le cas limite de la Tesla Model Y

Et Tesla dans tout ça ? Le constructeur californien est aussi ciblé par cette mesure. Sa Model Y, voiture électrique la plus vendue en France depuis le début de l’année, ou encore la Model 3, véhicule électrique le plus vendu au monde tout simplement, sont construits en Chine ou aux États-Unis… dans leur grande majorité. Seuls quelques modèles, notamment les versions Performance de la Model Y sont produites en Europe, dans la Gigafactory de Berlin. Pour Tesla, la conséquence d’une telle mesure serait pénalisante, certes, mais il suffirait au constructeur de produire sa version Propulsion en Allemagne pour contourner la mesure.

Quant aux autres acteurs majeurs de la filière électrique, que ce soit Hyundai et Kia (en Corée) ou Ford (aux États-Unis), il faudra attendre les annonces présidentielles pour savoir si le « projet d’industrie verte » leur est défavorable ou non. Premier élément de réponse, jeudi.

Source :

Le Figaro



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