le grand retour de l’essence dans les voitures électriques ? Pas si simple

le grand retour de l'essence dans les voitures électriques ? Pas si simple


Renault songe à réintroduire de l’essence dans ses Mégane et Scénic électriques. Une adaptation pragmatique face à un marché EV moins vif que prévu.

La nouvelle a de quoi surprendre. Renault, l’un des pionniers de la voiture électrique en Europe avec sa ZOE, réfléchirait très sérieusement à réintroduire des motorisations thermiques dans des modèles pensés et vendus comme 100 % électriques. Les noms qui circulent sont ceux de la Mégane E-Tech et le Scénic E-Tech.

Alors, le constructeur au losange est-il en train de rétropédaler sur sa stratégie « Renaulution » ? La réalité est bien plus nuancée.

Pourquoi ce changement de cap soudain ?

Pour commencer, il faut bien comprendre que cette réflexion n’est pas un aveu d’échec, mais plutôt un ajustement stratégique face à une réalité de marché. Plusieurs facteurs pousseraient la marque au losange à faire ce choix, à commencer par un marché de l’électrique qui ralentit. En effet, la croissance des ventes de voitures 100 % électriques, bien que réelle, n’est pas aussi explosive qu’anticipé par de nombreux constructeurs. Face à cette dynamique, s’enfermer dans une offre unique, c’est se priver d’une large part du gâteau.

De plus, malgré le titre de « Voiture de l’année 2024 » pour le Scénic, les performances commerciales des deux modèles familiaux de Renault sont en deçà des objectifs. Proposer des alternatives thermiques ou hybrides permettrait de booster les volumes de production, de mieux rentabiliser les plateformes et de toucher une clientèle bien plus large que les 20 % d’acheteurs actuellement prêts à passer au tout-électrique.

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Autre argument, la marque a laissé un trou dans sa gamme en basculant la Mégane en 100 % électrique. Renault a laissé son best-seller sans successeur thermique sur le segment C, celui des familiales compactes. Un vide qu’il devient urgent de combler, surtout si l’échéance européenne de 2035 venait à être assouplie.

Mégane et Scénic : les seuls concernés

Si la question est sur la table, on ne (re)verra pas de sitôt une R5 ou une Twingo avec un pot d’échappement. Renault souhaite que ces icônes restent 100 % électriques et il y a une bonne raison à cela : leur petite plateforme (AmpR Small) est tellement optimisée pour la batterie qu’y ajouter un réservoir et un moteur thermique dégraderait leurs performances électriques. Impensable.

Cependant, le cas de la Mégane et du Scénic est bien différent. Leur gabarit plus imposant et leur plateforme CMF-EV offrent davantage de flexibilité pour intégrer d’autres types de motorisations sans pour autant cannibaliser la version purement électrique.

Quelle motorisation thermique envisagée ?

Oubliez l’idée d’un bon vieux moteur diesel, la réflexion est bien plus moderne. L’option qui semble tenir la corde est celle du prolongateur d’autonomie, aussi appelé EREV (Extended Range Electric Vehicle). Concrètement, il s’agit d’un petit moteur essence qui ne tracte jamais les roues. Son unique rôle est d’agir comme un groupe électrogène pour recharger la batterie sur de longues distances. Si l’on perd, un peu, la philosophie de base de l’électrique (et le bonus écologique en France), l’idée pourrait séduire les plus sceptiques en augmentant l’autonomie.

Le Horse C15 est un moteur thermique ultra-compact. – © Horse Powertrain

Cette technologie, très en vogue en Chine, est justement au cœur de l’offre de Horse, la coentreprise de Renault et Geely. D’autres pistes, comme une hybridation simple ou rechargeable, restent toutefois sur la table.

Un pragmatisme industriel avant tout

Ce dossier, Renault ne l’a pas ouvert de gaieté de cœur. Mais à l’heure où Stellantis propose une version hybride de sa Fiat 500 initialement 100 % électrique, et où Volkswagen prépare des plateformes multi-énergies, le pragmatisme l’emporte. Il s’agit de s’adapter, de sécuriser les volumes et de répondre à la demande actuelle du marché.

La décision finale, si elle est confirmée, devrait être officialisée en mars 2026 lors de la présentation du nouveau plan stratégique. D’ici là, le débat entre puristes de l’électrique, partisans de la transition douce et anti-VE risque de se poursuivre.

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Source :

Les Echos



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