Il ne reste plus qu’à l’atterrisseur produit par Ispace de se poser sur le sol lunaire, une manœuvre très délicate, qui a déjà nui à une précédente mission de la société japonaise. L’arrivée du module Hakuto-R sur la Lune est prévue début juin.
Deuxième tentative d’atterrissage lunaire pour le Japon, avec l’entreprise qui s’est spécialisée dans l’exploration lunaire, Ispace. Partie en janvier dernier à bord d’une fusée SpaceX, son voyage de cinq mois entre dans sa dernière phase. L’atterrisseur lunaire Hakuto-R vient en effet de se mettre en orbite lunaire, après avoir passé quelque temps à graviter autour de la Terre pour prendre de la vitesse. Contrairement à l’entreprise américaine Firefly Aerospace, qui embarquait son propre atterrisseur lunaire dans la même fusée Falcon 9 qu’Ispace, le voyage est plus long car il suit une approche plus économe en carburant.
Ainsi, Firefly Aerospace n’a mis que 45 jours pour aller se poser sur la surface de la Lune. Ispace prendra plus de temps, avec un voyage annoncé dès ses débuts pour une durée de cinq mois. « Avant tout, nous sommes extrêmement heureux que l’atterrisseur Resilience ait atteint l’orbite lunaire avec succès comme prévu aujourd’hui », a déclaré Takeshi Hakamada, fondateur et PDG d’Ispace, dans un communiqué . « Nous poursuivrons nos opérations avec prudence et nos préparatifs rigoureux pour garantir le succès de l’alunissage. »
L’approche plus économe de Ispace vers la Lune
Ispace présente son voyage vers la Lune comme d’un « low energy transfer », comprenez par là un transfert d’une à l’autre des orbites de façon économe. Pour cela, la recette est simple : dessiner une trajectoire elliptique suffisamment grande pour qu’elle soit sur le passage de la Lune (Highly Elliptical Orbit), un processus plus long que celui classique de quelques jours, qui demande beaucoup de carburant. Ensuite, il faut attendre la rencontre avec la Lune, pour atteindre sa capture gravitationnelle (à condition d’avoir une vitesse suffisamment faible). Une fois en orbite lunaire, il suffit alors de baisser encore la vitesse pour cette fois-ci aller se poser.
En plus d’économiser du carburant, Ispace économise aussi de la place et du poids sur son module, de quoi en libérer pour d’autres instruments. Pour sa mission, les Japonais visent le nord de la Lune, dans une zone appelée Mare Frigoris (« Mer du Froid »). Avec cet atterrisseur, Ispace fêterait un premier succès, et le Japon un deuxième. En janvier 2024, le pays célébrait déjà la réussite de l’engin spatial SLIM (« Smart Lander for Investigating Moon »).
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