L’agence spatiale américaine prépare les missions Artemis 2 (survol de la Lune par un équipage dans une capsule Orion), entre fin 2024 et 2025, puis Artemis 3 (retour d’astronautes sur le sol lunaire) vers 2026 et dispose pour cela de son propre lanceur lourd SLS (Space Launch System).
Pour les missions suivantes du programme Artemis qui vont préparer l’installation d’une station orbitale et d’un campement sur la Lune, la NASA va modifier le design de son lanceur pour lui donner une grande capacité d’emport.
Le lanceur lourd SLS Block 1B sera une version optimisée du lanceur actuel et le support de tir de la mission Artemis 4 (ou Artemis IV dans la nomenclature officielle de la NASA) qui mettra en place la station orbitale Gateway vers 2028.
Un étage supérieur EUS bien plus ambitieux
Si le premier étage ne changera globalement pas avec un étage principal doté de 4 moteurs RS-25 accompagné de deux boosters, c’est au niveau supérieur que les choses vont évoluer.
Le design du SLS Block 1B prévoit de remplacer le deuxième étage ICPS (Interim Cryogenic Propulsion System) équipé d’un moteur RL10 par un système beaucoup plus imposant EUS (Exploration Upper Stage) équipé cette fois de 4 moteurs RL10 et pouvant acheminer jusqu’à 38 tonnes de charge utile vers la Lune, contre 27 tonnes avec le système ICPS du lanceur SLS.
Plus costaud à tous les niveaux, l’étage supérieur EUS sera doté de batteries pouvant alimenter en énergie les 8 premières heures des missions, contre 2 heures pour le module ICPS.
Doté d’un sas pour permettre à l’équipage de la capsule Orion de se rendre son espace de stockage de 286 mètres cube, le système EUS pourra par exemple transporter des éléments de la future station orbitale lunaire Gateway qui sera le point de jonction pour aller sur le sol lunaire et en revenir.
Des rêves lunaires à la réalité comptable
Tout ceci ne sera possible que si le budget de la NASA est voté et que les délais sont tenus. L’agence spatiale américaine bataille déjà avec les problématiques liées à une mission stratégique, Mars Sample Return, qui doit ramener les échantillons cd de sol martien collectés par le rover Perseverance mais qui connait des difficultés techniques et des dépassements de budget.
La NASA n’en est pas encore à devoir choisir entre les missions (même si certains projets de moindre importance sont déjà annulés ou reportés) mais l’administrateur général Bill Nelson va de nouveau devoir batailler pour faire valider son projet de budget auprès du Congrès américain.
Pendant ce temps, la Chine accélère sur ses projets spatiaux et pourraient même s’offrir quelques premières mondiales en profitant des temps morts laissés par la NASA…