le leader Binance a un plan pour sauver l’industrie

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Binance, la plate-forme d’échange numéro 1 du secteur des cryptomonnaies, a un plan pour sauver l’industrie suite à la débâcle de FTX. L’exchange a notamment annoncé la création d’un fonds d’urgence pour secourir les acteurs à court de liquidités.

La débâcle de FTX a soufflé un vent de panique sur le secteur des cryptomonnaies. De nombreux acteurs s’appuient en effet sur le financement de l’exchange ou d’une société appartenant à Sam Bankman-Fried. C’est notamment le cas de la blockchain Solana et de son token SOL.

De plus, une pléthore de fonds d’investissement et de gestionnaire d’actifs ont déposé des cryptos sur la plate-forme, pour réaliser des opérations de trading ou pour profiter de rendements élevés par exemple. Suite à la faillite, ces avoirs ont disparu, laissant certaines firmes exsangues. Des sociétés comme le fonds Ikigai ou la firme de trading Genesis Trading ont perdu des sommes importantes.

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Binance annonce un fonds d’urgence

Dans ce contexte, Changpeng Zhao, PDG et fondateur de Binance, s’attend à ce que d’autres acteurs de l’écosystème s’effondrent dans un avenir proche. Le milliardaire chinois affirme que ce sont surtout les entités « proches de l’écosystème FTX » qui se retrouvent dans une situation financière compliquée. Selon lui, il faudra « quelques semaines pour que la plupart d’entre eux s’en sortent ». Pour éviter un carnage, le patron de Binance a annoncé la création d’un fonds d’urgence destiné à soutenir les acteurs en difficulté :

« Pour réduire davantage les effets négatifs en cascade de FTX, Binance crée un fonds de relance de l’industrie, pour aider des projets qui sont par ailleurs solides, mais en crise de liquidités », déclare Changpeng Zhao, imposant Binance comme le sauveur de l’industrie.

En clair, les acteurs de l’écosystème crypto qui manquent de fonds pourront réclamer l’aide de cette initiative. En théorie, la mesure d’urgence pourrait éviter la faillite d’autres entités. Pour en profiter, elles devront cependant prouver que leurs fondamentaux sont solides. Sans surprise, Binance ne compte pas soutenir financièrement des projets dont les fondations sont incertaines. En réponse à un tweet, Zhao précise d’ailleurs que « les menteurs ou les fraudeurs ne sont jamais considérés comme des projets solides ».

Pour réclamer de l’aide, les acteurs touchés par la chute de FTX sont invités à contacter Binance Labs, le fonds d’investissement du groupe. Pour le moment, on ignore quelles entreprises pourraient profiter de cet élan de générosité. Le fondateur de Binance s’est engagé à donner plus de détails dans un avenir proche. Enfin, Changpeng Zhao encourage les « autres acteurs de l’industrie disposant de liquidités » à investir dans le plan de relance.

Quelques jours plus tôt, Binance a également revu à la hausse son propre fonds d’urgence interne, destiné à se protéger contre les aléas des marchés. L’entreprise a ajouté 1 milliard de dollars au fonds « Secure Asset Fund for Users (SAFU) », créé en 2018, pour « protéger les utilisateurs de Binance dans des situations extrêmes ».

« Nous avons promis à notre base d’utilisateurs, ainsi qu’à l’écosystème crypto plus largement, que SAFU conserverait toujours un niveau important de fonds. Nous continuerons à tenir cette promesse. […]. Lorsque les utilisateurs déposent leur argent sur la plate-forme Binance pour utiliser nos produits, ils peuvent être assurés que nous sommes fiscalement responsables de ces fonds. Binance n’est pas et n’a jamais agi en tant que société d’investissement ou fonds spéculatif », détaille un communiqué de Binance.

Améliorer la transparence des plates-formes

En parallèle, Changpeng Zhao milite activement pour l’amélioration de la transparence des plates-formes d’échange. Pour rassurer les investisseurs, Binance a d’ailleurs mis en ligne une Preuve de réserve. Il s’agit d’une liste des adresses blockchain détenant les réserves de la société. On y apprend, en consultant tout simplement la chaîne de blocs, que Binance dispose de plus de 71 milliards de dollars, malgré le krach des cryptomonnaies. L’exchange numéro 1 dans le monde a promptement été imité par la concurrence. Crypto.com et Kraken ont publié leurs propres analyses des réserves disponibles dans la foulée.

Pour le numéro 1 mondial des cryptos, ce type d’analyse n’est pas encore suffisant. L’exchange indique collaborer avec Vitalik Buterin, le cofondateur d’Ethereum, sur un nouveau protocole de Proof of Reserve de type Merkle tree. En cryptographie, il s’agit d’une manière de structurer les données qui permet de contenir une importante quantité d’informations. Ce procédé devrait permettre de vérifier la solvabilité d’une plate-forme en un coup d’œil sur la blockchain, sans passer par un auditeur tiers. La nouvelle analyse devrait être disponible dans les semaines à venir.

« Notre objectif est de permettre aux utilisateurs de notre plate-forme d’être conscients et de prendre des décisions éclairées en accord avec leurs objectifs financiers », explique Binance dans un article sur son blog.

Avec ces multiples initiatives, Binance profite de la mort de FTX pour polir son image de chevalier blanc de la cryptomonnaie. L’exchange démontre la solidité de son entreprise, ce qui devrait convaincre de nombreux clients de déposer des fonds sur la plate-forme. Grand stratège, Changpeng Zhao a transformé la crise historique des cryptos en publicité géante pour ses services.

Une meilleure régulation pour la crypto

L’entrepreneur sino-canadien estime par ailleurs qu’une meilleure régulation du secteur est nécessaire. En marge du sommet du G20 à Bali, Zhao a plaidé pour que les régulateurs se penchent sur l’écosystème :

« Nous sommes un secteur nouveau, et on l’a vu la semaine dernière, la situation est en train de devenir folle dans ce secteur. Nous avons vraiment besoin de régulation, il faut que ce soit fait correctement, il faut que ce soit fait de manière stable ».

Alors que l’Europe a déjà mis au point un cadre législatif clair pour les cryptomonnaies, le reste du monde est encore à la traîne sur ce point. C’est notamment le cas des États-Unis, qui se focalisent sur la conception d’un dollar numérique.





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