Le marché du smartphone s’effondre, une seule marque résiste à la tempête

Les ventes de smartphone en Europe au plus bas depuis neuf ans


Le marché du smartphone est dans le rouge. Alors que les tensions géopolitiques s’accentuent, les ventes de téléphones s’effondrent dans le monde. Une seule marque résiste à la chute.

Les ventes de smartphones continuent de se contracter. Après la baisse de 9 % du second semestre, le marché poursuit sa dégringolade. D’après les chiffres de Counterpoint, les ventes de téléphones ont baissé de 12 % au 3e trimestre par rapport à l’été 2021. Sur la période, 301 millions d’unités ont été écoulées dans le monde, contre 342 millions l’été dernier. De son côté, IDC table sur une diminution cantonnée à 9,7 % d’un été à l’autre. Enfin, les experts d’Omdia évoquent une baisse de 7,6 %.

Quoi qu’il en soit, le marché est bien dans le rouge. C’est déjà le 5e trimestre de baisse consécutif pour le secteur du smartphone. De plus, il s’agit de « la plus forte baisse jamais enregistrée au troisième trimestre », assure IDC.

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Pourquoi le marché continue de chuter

Les experts attribuent l’effondrement du marché de la téléphonie mobile aux tensions géopolitiques. D’après IDC, « l’escalade de la guerre en Ukraine » a débouché sur « une période d’incertitude économique », peu propice à l’achat d’un nouveau smartphone.

En parallèle, l’inflation des monnaies nationales, comme l’euro ou le dollar, ont contribué à réduire le pouvoir d’achat des consommateurs. Le taux d’inflation annuel de la zone euro tourne en effet autour des 10 %, un record en l’espace de 20 ans, loin de l’objectif de 2 % de la Banque centrale européenne. La hausse des coûts de la vie quotidienne, comme l’énergie et les matières premières, ont accentué le désintérêt des acheteurs pour les smartphones, dont le prix a également été revu à la hausse.

« Les pressions inflationnistes croissantes entre les régions, la peur croissante de la récession et l’affaiblissement des monnaies nationales ont affecté les consommateurs, frappant une demande déjà affaiblie », explique Harmeet Singh Walia, analyste chez Counterpoint.

Par ailleurs, Counterpoint pointe du doigt « l’allongement lent, mais soutenu, des cycles de remplacement des smartphones ». En clair, les utilisateurs changent de moins en moins souvent de téléphone. Selon les fabricants, les Français changent en moyenne de smartphone tous les 36 mois, contre 24 auparavant.

Ce changement d’habitude est en partie dû à la durabilité accrue des smartphones. De plus en plus résistant, les téléphones sont conçus pour survivre à la plupart des incidents du quotidien. Par exemple, la grande majorité des appareils sont désormais étanches. De facto, les usagers peuvent conserver plus longtemps leur téléphone.

Enfin, Counterpoint estime que le manque d’innovation majeure joue aussi un rôle dans l’allongement du cycle de remplacement. Malgré l’arrivée des smartphones pliants, le marché peine encore à se renouveler. Les terminaux avec un écran pliant, comme les Galaxy Z Fold 4, restent encore réservés à un marché de niche.

Un seul constructeur affiche des résultats positifs

Dans ce contexte morose, la plupart des fabricants continuent à « connaître des baisses annuelles des expéditions », relate Counterpoint. Par exemple, le numéro 1 Samsung a enregistré une baisse de 8 % de ses ventes durant l’été, malgré le lancement de ses nouveaux smartphones pliants. Même son de cloche du côté de Xiaomi, dont les expéditions ont baissé de 9 %, d’Oppo (-23 %) ou de Vivo (-23 %), détaille Counterpoint.

Counterpoint

Un seul constructeur parvient à tirer son épingle du jeu : Apple. C’est le seul fabricant à « offrir une croissance positive ce trimestre », note IDC. Grâce à une offre diversifiée d’iPhone, Apple enregistre une légère hausse de ses ventes d’un été à l’autre. IDC, Counterpoint et Omdia s’accordent sur une hausse avoisinant les 2 %.

Les parts de marché de la marque californien ont donc progressé, passant de 15,3 à 17,2 %, selon les calculs d’IDC. Apple conserve sa place de numéro deux du marché mondial, juste derrière l’indéboulonnable Samsung. Néanmoins, le géant californien n’est pas complètement imperméable aux aléas des marchés. Malgré des résultats financiers record, la division mobile d’Apple n’a pas atteint les attentes des analystes lors du dernier trimestre.

« Bien qu’Apple soit le seul avec une croissance positive ce trimestre, il est toujours confronté à des défis car sa croissance a été ralentie sur de nombreux marchés, y compris en Chine, en raison de la mauvaise situation macroéconomique », tempère IDC.

Source :

Counterpoint



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