Le ministère de la justice américain ainsi que huit Etats américains ont porté plainte contre Google, mardi 24 janvier, pour son « monopole » exercé sur le marché de la publicité en ligne, d’après un document judiciaire. Le géant de la recherche sur Internet fait déjà face à d’autres poursuites liées au droit de la concurrence.
« Google a utilisé des méthodes anticoncurrentielles, excluantes et illégales pour éliminer, ou réduire drastiquement, toute menace à sa domination sur les technologies utilisées pour la publicité numérique », accuse l’autorité américaine, notamment en « prenant systématiquement le contrôle d’une large variété d’outils high-tech utilisés par les éditeurs, les annonceurs et autres acteurs du marché », qui sont employés « quasiment par tous les sites Web » .
La plainte antitrust a été déposée auprès du tribunal fédéral d’Alexandria, en Virginie. Les Etats s’associant à la poursuite lancée par le ministère sont la Californie, la Virginie, le Connecticut, le Colorado, le New Jersey, New York, le Rhode Island et le Tennessee. Le procureur général des Etats-Unis, Merrick Garland, doit détailler la situation lors d’une conférence de presse qui doit se tenir plus tard dans la journée de mardi.
D’autres poursuites et une condamnation en France
Les représentants d’Alphabet Inc., la société mère de Google, n’ont pour l’instant pas fait de commentaire.
Il s’agit de la dernière action en justice en date engagée contre Google par le ministère de la justice américain ou les gouvernements des Etats fédéraux. En octobre 2020, l’administration Trump et onze procureurs généraux d’Etat ont ainsi par exemple poursuivi Google pour violation des lois antitrust, alléguant des pratiques anticoncurrentielles sur les marchés de la recherche et de la publicité sur les moteurs de recherche.
L’action en justice aligne essentiellement l’administration de Joe Biden et les nouveaux Etats sur les trente-cinq Etats et le district de Colombie qui ont poursuivi Google en décembre 2020 pour les mêmes raisons.
Google a déjà été condamné en France en juin 2021 pour avoir abusé de sa position dominante dans la publicité. Reconnu coupable, le géant du numérique s’est vu infliger une amende de 220 millions d’euros et s’était engagé à modifier ses pratiques.
Il s’agissait d’une première mondiale sur le complexe marché des enchères dans la publicité display − les pavés, bannières et habillages qui accompagnent le contenu d’un site Web. Le cas était aussi inédit parce que Google avait choisi une procédure de transaction négociée avec l’autorité de la concurrence, plutôt que de contester les conclusions.