Le 5 juillet, Jean-Noël Barrot, fraîchement nommé ministre délégué chargé de la transition numérique et des télécommunications, l’avait déjà promis au média spécialisé Contexte : il se « déporterait » des sujets liés à Uber en raison de sa proximité avec la directrice de la communication du groupe pour la France et l’Europe de l’Ouest – c’est-à-dire sa sœur, Hélène Barrot.
Une promesse désormais traduite par un décret publié au Journal officiel, vendredi 22 juillet, pris en application d’un décret de 1959 relatif à la question des conflits d’intérêts au sein du gouvernement. Celui-ci dispose que le ministre délégué « ne connaît pas des actes de toute nature relatifs spécifiquement au groupe Uber » et que les attributions correspondantes seront en conséquence directement exercées par le ministre de l’économie, Bruno Le Maire.
Le 10 juillet, l’enquête internationale « Uber Files » menée par 42 médias, dont Le Monde, a mis au jour la manière dont Uber a utilisé, en France comme ailleurs, toutes les ficelles du lobbying pour tenter de faire évoluer la loi à son avantage. Une enquête qui a aussi révélé comment, pour sa première campagne, en 2016-2017, Emmanuel Macron a reçu le soutien de très nombreux défenseurs du modèle promu par Uber, y compris celui de Mark MacGann, son ancien lobbyiste en chef en Europe.