L’Arcep vient d’annoncer une modification dans son plan national de numérotation. Le gendarme des télécoms passera automatiquement certains appels n’ayant pu être authentifiés en appels masqués.
Les systèmes de filtrage d’appels intégrés aux applications Téléphone de Google sur Android et d’Apple sur l’iPhone vont être mis à rude épreuve. L’Arcep vient en effet d’annoncer sa décision de modifier son plan national de numérotation dans l’optique d’améliorer la sécurité des utilisateurs français face à l’explosion des usurpations de numéros de téléphone.
Les appels de numéros français émis depuis l’étranger dans le viseur
Le gendarme des télécoms indique avoir reçu quelque 18 000 signalements d’usurpation d’identité sur sa plate-forme dédiée depuis janvier dernier. Et cela malgré le mécanisme d’authentification du numéro de l’appelant déjà en place chez les différents opérateurs et qui oblige ces derniers à mettre fin aux appels non authentifiés.
Avec les nombreux signalements qu’elle a reçus, l’Arcep indique que les malfrats à l’origine de ces appels frauduleux arrivent encore à usurper des numéros de téléphone, dont des mobiles, de manière aléatoire.
Pour tenter d’endiguer le problème, le gendarme des télécoms va donc mettre en place plusieurs nouvelles mesures. Parmi celles-ci, l’une d’elles consistera à passer automatiquement en « appels masqués » les appels émis depuis l’international qui affichent un numéro de téléphone français n’ayant pas pu être authentifié. L’autorité de régulation explique en effet que la plupart des appels frauduleux usurpant des numéros de mobiles sont émis depuis l’étranger et ne sont pas filtrés, car « les opérateurs français ne peuvent pas toujours les distinguer des appels légitimes que les Français émettent lorsqu’ils sont en itinérance ».
Elle rappelle par ailleurs que si ceux-ci disposent bien des outils qui leur permettent d’authentifier les numéros de leurs abonnés en itinérance, la migration vers ces outils se fait progressivement. D’ici à la fin de cette année, au moins 80 % des appels d’abonnés français en itinérance devraient pouvoir être automatiquement authentifiés précise l’Arcep. Pour les 20 % restant, l’autorité de régulation demandera aux opérateurs de les masquer à compter du 1er janvier 2026, sauf pour le territoire de Saint-Martin qui devra patienter jusqu’au 1er janvier 2028.
Les opérateurs responsables des numéros qu’ils fournissent
Pour s’assurer de « filtrer » au mieux les appels usurpant des numéros légitimes, l’Arcep demande également aux opérateurs de masquer l’identifiant de l’appelant dès lors que des contraintes techniques empêcheraient de retransmettre les informations d’authentification du numéro pendant l’acheminement de l’appel. L’autorité évoque notamment le cas d’appareils un peu anciens ou limités techniquement qui ne relaieraient pas correctement les informations d’authentification des numéros lors de renvois d’appels. Une faiblesse que des escrocs pourraient exploiter pour continuer leurs méfaits.
Enfin, les opérateurs français vont devoir s’assurer que leurs clients sont bien autorisés à utiliser leur numéro. Ils devront donc notifier dans le contrat du client la liste exacte des numéros qu’il est autorisé à utiliser comme numéro d’appelant. Les opérateurs devront par ailleurs veiller à « restreindre techniquement les numéros que le client peut utiliser lors de ses appels à cette seule liste ».
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Source :
Arcep