Le coeur de la Terre reste empli de mystère et il n’est pas simple d’aller l’étudier. Une possibilité pour en savoir plus repose sur l’analyse indirecte apportée par des ondes sismiques suffisamment fortes pour traverser la planète.
Une étude parue dans Nature Communications produit les résultats de l’examen par l’Australian National University (ANU) de 200 séismes de magnitude 6 et plus s’étant produits ces dix dernières années et dont la puissance et la pénétration des ondes dans les couches internes de la Terre ont permis d’approfondir nos connaissances sur la structure interne de notre planète.
Une boule de fer observée indirectement
En observant les va-et-vient des ondes après un puissant séisme, les chercheurs ont identifié une nouvelle structure au sein du noyau. Il existerait donc une cinquième couche au coeur de la Terre, alors que l’on estimait leur nombre à quatre jusqu’à présent (croûte terrestre, manteau, noyaux externe, noyau interne).
Credit : ANU
Cette cinquième perturbation correspondrait à une boule métallique solide au plus profond du noyau interne constitué de fer et de nickel et dont le diamètre est estimé à 650 kilomètres.
Mieux comprendre la formation de la Terre
La découverte semble confirmer l’hypothèse de la boule de fer évoluant au sein du noyau interne de la Terre et dont la rotation explique l’émergence du champ magnétique protecteur contre les vents solaires.
This is one hardcore discovery! ?
“The existence of an internal metallic ball within Earth’s innermost inner core, was hypothesised about 20 years ago. We now provide another line of evidence to prove the hypothesis” – Dr Thanh-Son Phạm @anuearthscience https://t.co/uzuW9p9cyi— Science at ANU (@scienceANU) February 21, 2023
Les auteurs de l’étude indiquent que ces données vont permettre d’affiner le modèle de la formation de la Terre et peuvent aider à mieux cerner le fonctionnement des tremblements de terre et leurs conséquences en profondeur.
Cette boule métallique centrale est considérée comme une capsule temporelle, à savoir un enregistrement de ce qui s’est passé il y a plusieurs milliards d’années quand notre planète s’est formée.
Les chercheurs notent que les atomes de fer et de nickel en son sein pourraient avoir des arrangements différents liés à la température et à la pression extrêmes par rapport aux couches supérieures, expliquant la vitesse différente des ondes sismiques qui la traversent.
Récemment, une autre étude a suggéré que le noyau de la Terre s’est arrêté de tourner, au terme d’un cycle relativement régulier de 35 à 70 ans, et aurait changé de sens de rotation, sans qu’on connaisse exactement les conséquences d’un tel phénomène.