Comment se sont créées les composants élémentaires nécessaires à la vie ? La question continue de faire débat mais peu à peu, un schéma se dessine grâce aux observations astronomiques et à l’analyse des météorites.
L’hypothèse d’une eau terrestre venue des étoiles au fil des bombardements de corps célestes à sa surface trouve des confirmations régulières (et comparant leurs caractéristiques physico-chimiques) et des molécules organiques ont été à plusieurs reprises détectées dans les comètes et astéroïdes observés par des sondes ou dont des échantillons ont pu être ramenés sur Terre.
Dans une nouvelle étude, des chercheurs de l’Institut d’Astrophysique des Canaries ont observé, à partir d’observations réalisées par l’ancien télescope spatial Spitzer de la Nasa, la présence de grandes quantités de molécules organiques complexes dans le Nuage moléculaire de Persée, une zone de poussières et de gaz baptisée IC348 propice à la formation de nouvelles étoiles et située à 1000 années-lumière de la Terre.
Des molécules complexes, pas encore de la vie
Outre des classiques comme le H2, OH, H20, CO2 ou NH3, qui peuvent contribuer à créer des composés organiques, les chercheurs ont trouvé des molécules plus complexes, du HCN (cyanure d’hydrogène) au C6H6 (benzène) qui sont autant de points de départ pour constituer les molécules du vivant.
Credit : NASA / Spitzer
Leur présence déjà massive au sein d’étoiles en formation si jeunes suggère que ces composants pourraient se concentrer lors des processus d’accrétion des poussières autour des étoiles qui donneront naissance à des planètes disposant alors d’un stock de molécules prébiotiques.
L’origine de la vie ?
Si ces planètes créées sont dans des zones d’habitabilité et disposent des ressources annexes nécessaires, des réactions chimiques peuvent alors s’initier et constituer des chaînes moléculaires plus complexes jusqu’à, potentiellement, l’apparition d’une forme de vie.
Cela peut suggérer que la Terre n’est peut-être pas le berceau unique de la vie mais qu’elle dispose des fameuses ressources annexes (atmosphère protectrice et magnétosphère, eau liquide, ni trop chaude ni trop froide…) pour la faire éclore à partir de composants prébiotiques concentrés lors de l’accrétion de matière durant sa formation, ce qui n’est pas donné à toutes les planètes.
C’est en tous les cas une hypothèse qui méritera que le nouveau télescope spatial James Webb pointe ses instruments vers le Nuage moléculaire de Persée et utilise ses capacités spectroscopiques pour confirmer et préciser cette découverte, voire découvrir peut-être des acides aminés à la base de la vie (sans être encore la vie elle-même) dans ce type de pouponnière d’étoiles.