le pari de Renault sur la batterie que l’Europe a boudée

le pari de Renault sur la batterie que l’Europe a boudée


Renault s’apprête à lancer sa Twingo E-Tech electric, sa voiture électrique à moins de 20 000 €. Son arme secrète ? Une technologie de batterie que l’Europe a longtemps boudée mais qui cartonne en Chine.

Alors que le marché de l’électrique est bousculé par la concurrence chinoise, Renault s’apprête à marquer les esprits. Le constructeur a promis fin 2023 de briser la barrière symbolique des 20 000 euros pour une voiture électrique fabriquée en Europe. Un projet audacieux qui a poussé la firme à s’interroger sur la stratégie à suivre pour produire la citadine électrique tout en respectant cet engagement. L’hypothèse d’une production dans le nord de la France, comme d’autres modèles de la marque, a été écarté au profit de la solution slovène et de l’usine de Novo Mesto.

Un choix plutôt cohérent, mais pour réussir ce virage stratégie audacieux et faire baisser le prix, Renault doit faire encore plus. La solution pour rendre l’électrique plus accessible au grand public est d’adopter massivement les batteries LFP (lithium-ferrofosfato), une technologie que l’industrie européenne a longtemps ignorée, mais qui a fait ses preuves en Chine.

LFP : la technologie « low-cost » qui change la donne

Jusqu’à présent, les constructeurs européens privilégiaient les batteries NMC (nickel-manganèse-cobalt), réputées pour leur grande densité énergétique et donc leur meilleure autonomie. Le problème est qu’elles sont chères et dépendantes de matériaux critiques comme le cobalt.

À lire aussi : NMC et LFP : quelles différences entres les deux technologies de batteries de voitures électriques ?

Renault a décidé de changer de cap en se tournant vers le LFP. Moins denses en énergie, ces batteries sont en revanche beaucoup moins chères à produire, plus stables et n’utilisent pas de cobalt. Un compromis jugé logique pour des citadines destinées aux trajets du quotidien et idéal dans une logique de réduire les coûts.

La future Renault Twingo E-Tech electric sera dévoilé le 6 novembre prochain. – © RECOM Paris

À la rentrée, le nouveau directeur de la marque au losange, François Provost, a confirmé la stratégie : « L’année prochaine, nous aurons une seconde batterie, LFP, sur toutes les voitures existantes de Renaulution ». Cela concerne évidemment la Twingo, mais aussi la Mégane E-Tech dès 2026. Déjà commercialisée avec des batteries NMC, la Renault 5 E-Tech aura également droit à versions LFP pour proposer des tarifs d’entrée de gamme encore plus agressifs. Cette décision s’inscrit dans la feuille de route d’Ampère, la filiale de Renault dédiée à l’électrique, qui vise une réduction de 40% de ses coûts d’ici à 2028.

Le grand défi : une production européenne à la traîne

Le principal obstacle pour Renault est industriel. Les usines de batteries européennes ont été conçues pour produire des cellules NMC et les adapter à la chimie LFP prendra des années. D’ici là, Renault restera dépendant de ses partenaires asiatiques comme LG Energy Solution et CATL.

À lire aussi : Cette usine de batteries européenne fait venir 2000 employés chinois : on vous explique pourquoi

François Provost l’admet lui-même : « Je ne connais pas beaucoup de constructeurs non chinois capables de faire ça en Europe ». Pour accélérer le développement, Renault s’appuie d’ailleurs sur son centre de R&D à Shanghai. Malgré cette coopération, la future Twingo restera bien « Made in Europe », puisqu’elle sera assemblée en Slovénie, un critère essentiel pour l’obtention du bonus écologique en France.

Un pari risqué mais nécessaire

Cette baisse de 40 % sur le coût des batteries ne se répercutera pas intégralement sur le prix final pour le consommateur. Cependant, pour que des modèles comme la R5 puissent réellement concurrencer les marques chinoises, Renault devra en répercuter une partie significative.

Le fait de miser sur le LFP est un pari pour le constructeur français. En effet, une autonomie légèrement moindre et une dépendance temporaire à l’Asie sont des risques réels. Néanmoins, c’est aussi la seule voie réaliste pour que Renault tienne sa promesse de démocratiser la voiture électrique et de renouer avec son ADN de constructeur de voitures populaires.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Source :

Motorpasión



Source link

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.