« Le Parlement européen devrait convoquer immédiatement Elon Musk et l’auditionner à Bruxelles »

« Le Parlement européen devrait convoquer immédiatement Elon Musk et l’auditionner à Bruxelles »


Elon Musk, directeur général de Tesla, met en garde l’humanité contre les dangers de l’intelligence artificielle (IA). Les progrès foudroyants de ChatGPT lui font craindre que « les machines inondent nos canaux d’information de propagande et de contrevérités » au point de « perdre le contrôle de notre civilisation ».

Ce message doit être pris très au sérieux. Elon Musk est sans doute une des personnes les plus légitimes au monde pour parler d’intelligence artificielle (IA). Il est à l’origine de ChatGPT, des voitures autonomes et des fusées réutilisables, fondées sur l’IA.

Il a aussi créé la société Neuralink, spécialisée dans les interfaces commandées par le cerveau sans passer par une souris ou un joystick, et lance un nouveau concurrent de ChatGPT. Il peut même s’autoriser à tacler Mark Zuckerberg et Bill Gates pour leur connaissance « limitée » de l’IA.

Une menace à laquelle il contribue

Son message est soutenu par des centaines d’experts reconnus. Huit premiers ministres de l’Europe de l’Est exhortent les Big Tech [les Google, Amazon, Tesla, Alphabet, Microsoft, Meta, Intel] à contenir la guerre russe de la désinformation qui vise à « déstabiliser nos pays et affaiblir nos démocraties ». L’OTAN reconnaît que, si la propagande n’est pas nouvelle, son ampleur et son intensité progressent de manière inquiétante. L’Italie a décidé de bloquer l’accès à ChatGPT.

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Il ne faut pas être dupe pour autant du jeu d’Elon Musk, qui dénonce une menace à laquelle il contribue, car les infox prolifèrent sur Twitter depuis qu’il en a pris le contrôle. Ce jeu favorise aussi les intérêts de sa société Neuralink. Celle-ci veut mettre des implants dans nos cerveaux au motif de garder le contrôle sur les machines, mais se heurte au refus de licence de la FDA (Food and Drug Administration) [l’autorité de santé américaine]. En caricaturant à peine le style de science-fiction auquel il nous a habitués, il agite la menace d’un Terminator, instrument de l’autoritarisme, pour qu’on le laisse fabriquer son Robocop, cyborg supposé plus intelligent.

Le Parlement européen devrait convoquer immédiatement Elon Musk et l’auditionner à Bruxelles, puis ses homologues des autres Big Tech. Le message du dirigeant de Tesla exprime une volonté de coopération entre public et privé, dont acte, et l’ampleur de la menace justifie la construction en urgence de parades contre la désinformation.

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La première parade consiste à identifier la désinformation. On sait déjà que la principale cause du danger provient du mode de programmation de l’IA, qui aboutit à une « boîte noire » dont personne, pas même les programmeurs, ne peut expliquer les résultats. L’usage malveillant ou militaire de cet outil échappe donc au contrôle de ses concepteurs.

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