le patron de FTX, Sam Bankman-Fried, reconnu coupable de fraude

le patron de FTX, Sam Bankman-Fried, reconnu coupable de fraude


Le verdict fut rendu en moins de cinq heures : coupable. Sam Bankman-Fried, le fondateur de l’empire de cryptomonnaies FTX, tombé en faillite en novembre 2022, a été reconnu coupable des sept chefs d’accusation, jeudi 2 novembre, par un jury new-yorkais, parmi lesquels la fraude, l’association de malfaiteur et le blanchiment. Agé de 31 ans, l’ancien petit génie de la finance, connu pour ses cheveux noirs en bataille et ses bermudas, encourt une peine de 110 années de prison. Celle-ci sera prononcée plus tard, le 28 mars 2024, par le juge fédéral, Lewis Kaplan, 78 ans, comme c’est la pratique américaine.

Le procès, ouvert début octobre, s’est très mal déroulé pour cet entrepreneur, fondateur d’une plate-forme d’échange de cryptomonnaies baptisée FTX et dont la fortune était encore évaluée à 26 milliards de dollars (24,5 milliards d’euros) il y a moins de deux ans. D’abord, Sam Bankman-Fried avait comparu prisonnier, la justice ayant révoqué sa libération sous caution cet été pour avoir tenté d’influencer Caroline Ellison, son ancienne petite amie. Cette dernière était la patronne d’Alameda, la filiale de FTX qui orchestra depuis les Bahamas toute la spéculation frauduleuse avec les fonds des clients de FTX.

Ensuite, le procureur avait obtenu le plaider-coupable de Mme Ellison, qui a témoigné contre Sam Bankman-Fried et expliqué comment elle vivait dans la terreur pendant ces mois de fraude, avant que l’édifice ne s’effondre. Le mensonge et le vol l’avaient, selon ses dires, laissée dans « un état constant d’effroi ». Deux autres salariés, Gary Wang et Nishad Singh, ont aussi plaidé coupable et témoigné contre leur ancien patron. Ami d’enfance de M. Bankman-Fried et ancien directeur de l’ingénierie de FTX, M. Singh a déclaré qu’il avait appris en septembre 2022 qu’Alameda avait utilisé 13 milliards de dollars de fonds de clients FTX et n’était pas en mesure de les rembourser.

Enfin, M. Bankman-Fried avait pris le risque de témoigner à son propre procès, ce qui n’est pas obligatoire – les accusés ont le droit au silence –, et même très inhabituel. « Bankman-Fried a pris la décision risquée de témoigner, et cela ne semble pas l’avoir aidé du tout », commentait jeudi soir le New York Times. L’accusé a en effet perdu des points lorsque le procureur l’a confronté aux déclarations qu’il faisait à l’époque de sa splendeur et la fraude orchestrée pendant ce temps. Refusant de s’accuser lui-même ou de reconnaître ses turpitudes, M. Bankman-Fried a répondu « je ne me souviens pas » à plus de 140 reprises au procureur qui l’interrogeait, selon un décompte du New York Times. Il a déclaré qu’il n’avait jamais trompé de clients, mais a regretté de ne pas avoir mis en place une meilleure gestion des risques chez FTX. « Nous aurions certainement dû », a-t-il déclaré.

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