Sous le feu des restrictions américaines et écarté du marché chinois, Jensen Huang enchaîne les déclarations offensives dans le débat sur la domination mondiale en matière d’intelligence artificielle. Le fondateur de Nvidia dresse un constat amer : selon lui, la Chine sera bientôt mieux armée que l’Occident pour mener la course à l’IA.
Est-ce un cri d’alarme ou le mauvais perdant qui parle ? Alors que Nvidia s’est fait complètement rayer de la carte en Chine, à cause de la guerre commerciale entre les États-Unis et le pays du soleil couchant, le PDG de l’entreprise, Jensen Huang, y est allé de son petit commentaire.
Dans le Financial Times, l’entrepreneur a produit une déclaration, certes courte, mais puissante. « La Chine va remporter la course à l’IA. » Pour soutenir sa petite phrase, le PDG a justifié que la Chine possédait deux atouts : un coût de l’énergie moins élevé et une réglementation moins stricte.
Dans sa vision du monde, les États-Unis et le Royaume-Uni sont retenus dans la course à l’IA par leur cynisme. « Nous avons besoin de plus d’optimiste. » Amusant pour quelqu’un qui tire ainsi la sonnette d’alarme et qui annonce que la course est déjà perdue.
Toujours est-il que le patron a mis un peu d’eau dans son vin. Quelques heures après la publication de l’interview, Nvidia a publié une courte déclaration du PDG bien plus mesurée. « Comme je le dis depuis longtemps, la Chine est à quelques nanosecondes derrière l’Amérique dans le domaine de l’IA. Il est essentiel que l’Amérique l’emporte en allant de l’avant et en séduisant les développeurs du monde entier. » Traduction : je me suis fait tirer les oreilles et je ne dis plus qu’on va perdre, mais qu’on est devant eux et qu’il faudrait le rester (avec Nvidia bien sûr).
La Chine assouplit les règles pour ses champions
Dans la suite du papier du Financial Times, Huang pointe du doigt les nouvelles règles relatives à l’IA adoptées par les États américains, qui pourraient déboucher sur « 50 nouvelles réglementations ». Selon lui, la Chine est dans une démarche opposée, avec de nombreuses subventions énergétiques qui aident les entreprises locales à utiliser les alternatives aux puces de Nvidia à moindre coût. Un développement qu’il résume en une phrase, là encore assez radicale : « L’électricité est gratuite. »
Plusieurs groupes s’étaient en effet plein récemment du fait qu’ils ne pouvaient plus être compétitifs si on leur retirait les puces de Nvidia, beaucoup plus efficace sur un plan énergétique que leurs concurrentes chinoises provenant de chez Huawei et Cambricon. La solution en attendant que les puces soient plus efficaces ? Baisser le coût de l’énergie.
Les déclarations récentes du patron de Nvidia, plus offensives, interviennent alors que Donald Trump semble ne plus être prêt à assouplir ses restrictions commerciales. À propos de l’architecture Blackwell, la plus avancée du géant au logo vert, il a ainsi déclaré auprès de CBS : « nous ne les laisserons à personne d’autre qu’aux États-Unis. Nous les laisserons traiter (ndlr : la Chine) avec Nvidia, mais pas en ce qui concerne les plus avancés. »
Dans la course à l’IA, la pression est montée d’un cran en janvier dernier lorsque le modèle DeepSeek a été lancé. Celui-ci proposait des performances très satisfaisantes pour une fraction du prix demandé par les géants américains.
👉🏻 Suivez l’actualité tech en temps réel : ajoutez 01net à vos sources sur Google Actualités, abonnez-vous à notre canal WhatsApp ou suivez-nous en vidéo sur TikTok.