Le piratage des retransmissions sportives est un problème qui touche de plein fouet les chaînes de télévision, qui voient leur audience et leurs revenus potentiels fortement impactés par l’offre illégale.
Le piratage des retransmissions sportives est un fléau pour le modèle économique des chaînes de télévision, qui investissent des sommes énormes pour acquérir les droits de diffusion. Face à la concurrence déloyale des sites et des boîtiers IPTV illégaux, les chaînes réclament plus de moyens juridiques et techniques pour protéger leurs contenus.
Le manque à gagner colossal du piratage à la télévision
Le piratage des retransmissions sportives est un problème majeur pour les chaînes de télévision, qui voient leur audience et leurs revenus s’effriter face à l’offre illégale. Selon un rapport de NPA Conseil, 5,1 % de la population française utilise des boîtiers IPTV illégaux, vendus sur Amazon, qui permettent d’accéder à des milliers de chaînes et de contenus pour une somme modique.
Ces boîtiers représentent 95 % du piratage à la télévision, et entraînent une perte de près d’un milliard d’euros par an pour la filière sport et 500 millions d’euros pour les chaînes de télévision.
Les diffuseurs se retrouvent en concurrence déloyale avec ces services illicites qui proposent une qualité d’image souvent médiocre, mais qui attirent les consommateurs par leur gratuité ou leur faible coût. Le piratage met ainsi en péril le modèle économique des chaînes TV, qui comptent sur les abonnements et la publicité pour rentabiliser leurs investissements.
Sport et piratage : un match perdu d’avance pour les chaînes TV ?
Pour lutter contre le piratage des retransmissions sportives, une loi a été adoptée en octobre 2021, à l’initiative de l’ancienne ministre des Sports, Roxana Maracineanu. Cette loi, dite loi Bachelot, permet le blocage des services retransmettant de façon illégale des compétitions sportives, sur saisine des ayants droit auprès de l’Arcom, l’autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique.
Selon l’Arcom, cette loi a permis de bloquer 835 sites illicites entre janvier et septembre 2022, et de diminuer l’audience des galaxies visées de 23 % entre octobre 2022 et mars 2023. Mais cette mesure est loin d’être suffisante pour endiguer le phénomène, car les sites et les flux illicites se renouvellent sans cesse, profitant de la facilité d’accès offerte par les moteurs de recherche et les réseaux sociaux.
De plus, la procédure de blocage est très laborieuse, parce qu’elle nécessite l’intervention de l’Arcom et des fournisseurs d’accès à internet, qui doivent agir dans des délais courts.
Un renforcement du cadre technique et juridique
Face à l’ampleur du piratage des retransmissions sportives, les chaînes de télévision, regroupées au sein de l’Association de protection des programmes sportifs (APPS), demandent au législateur d’aller plus loin dans l’arsenal juridique et technique. Elles souhaitent que le piratage d’une retransmission sportive soit reconnu comme un délit, et non plus comme une simple contrefaçon, ce qui permettrait de poursuivre les auteurs et les complices de ces pratiques.
Streaming, IPTV : l’effet inattendu du blocage des sites pirates
Elles demandent également que la procédure de blocage soit automatisée, sur le modèle britannique, qui permet de bloquer les flux illicites toutes les cinq minutes, grâce à un système de reconnaissance des images. Elles espèrent ainsi dissuader les consommateurs de recourir au piratage, en leur offrant une expérience de visionnage plus confortable et plus sécurisée.
Source :
The Media Leader Fr