Le retard dans la relance des réacteurs nucléaires après leur maintenance conduit à une vigilance renforcée de la part du gestionnaire du réseau de distribution électrique RTE qui s’en remet à son scénario prudent pour l’hiver 2022-2023.
Cela signifie que l’apport d’énergie nucléaire sera plus faible que prévu (entre 40 et 45 GW, au lieu de plus de 60 GW habituellement) et que des coupures d’électricité ponctuelles et localisées pourraient être décidées en cas de consommation électrique importante lors d’une vague de froid.
Vigilance renforcée
Avec le scénario prudent, l’approvisionnement d’électricité est limité et la marge de manoeuvre s’en trouve réduite, de sorte que quelques jours plus froids cet hiver pourraient suffire à mettre à mal la distribution d’électricité.
D’où l’importance des éco-gestes et des mesures de sobriété énergétique dont les effets se font déjà sentir et qui permettront d’écrêter les pics pour éviter d’en arriver aux délestages.
Il faudra être vigilant et bien suivre l’évolution des indicateurs car ces coupures impacteront tous les services hors secteurs prioritaires (santé, énergie, défense…), dont les réseaux télécom qui deviendront inaccessibles le temps de la coupure, ne permettant plus de passer des appels, dont ceux d’urgence.
L’hiver 2023-2024 encore pire à gérer ?
Tout le monde, Enedis en tête, se prépare à cette éventualité et enchaîne les simulations pour être prêt le jour de signal Ecowatt rouge. Mais si l’hiver qui vient s’annonce délicat, il n’est pas le plus craint.
Emmanuelle Wargon, présidente de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), avertit que l’hiver 2023-2024 sera « sans doute difficile » et très dépendant des décisions qui vont être prises sur les importations de gaz, d’électricité et les mesures d’urgence prises au niveau communautaire.
Sans exclure la possibilité de coupures de courant en fonction de la météo et d’autres facteurs comme la remise en service des réacteurs nucléaires, elle suggère que la situation devrait rester gérable pour l’hiver qui vient.
La situation des réacteurs impactera aussi les prix de l’énergie. Si les relances se déroulent comme prévu et sans trop forte consommation d’électricité, les premiers mois de l’année prochaine pourront conduire à une stabilisation des prix, voire même à une baisse.