Dédié à l’étude du rayonnement des objets les plus froids de l’Univers, le radiotélescope ALMA (Atacama Large Millimeter-Submillimeter Array) est installé à plus de 5000 m d’altitude dans le désert d’Atacama au nord du chili. Il se compose de 66 antennes qui opèrent dans des longueurs d’onde de 0,32 à 3,6 nm et sont distantes de 150 m à 16 km.
Le réseau principal est formé d’une cinquante d’antennes de 12 mètres de diamètre qui sont utilisées comme un télescope unique (interféromètre). L’ALMA est souvent présenté comme le plus grand radiotélescope du monde, mais ses observations connaissent un coup d’arrêt inattendu.
L’observatoire ALMA au Chili est victime d’une cyberattaque sur ses systèmes informatiques qui a eu lieu le samedi 29 octobre à 6h14 heure locale. Cette cyberattaque » a entraîné la suspension des observations astronomiques et du site web public. «
Pas de compromission des antennes
Dans un communiqué publié mercredi, l’observatoire ALMA indique que la menace a été contenue et que des spécialistes » travaillent dur pour la restauration des systèmes affectés. » Les services d’email fonctionnent en mode dégradé.
Il est précisé que la cyberattaque n’a pas compromis les antennes de l’ALMA, ni des données scientifiques. » Compte tenu de la nature de l’épisode, il n’est pas encore possible d’estimer un délai pour le retour aux activités régulières. «
L’attaque informatique ne semble pas avoir fait l’objet d’une revendication par un quelconque groupe pour le moment. Difficile de dire s’il s’agissait d’une cible intentionnelle pour les attaquants. Il est tout autant compliqué de comprendre le cas échéant les motivations derrière une telle cyberattaque.
Un partenariat international
En coopération avec le Chili, ALMA est un partenariat entre l’European Southern Observatory (ESO), la National Science Foundation (NSF) pour les États-Unis et le National Institutes of Natural Sciences (NINS) du Japon.
ALMA participe par exemple au projet Event Horizon Telescope qui a permis d’obtenir l’image la plus voisine d’un trou noir en 2019 et celle pour le trou noir supermassif Sagittarius A* au cœur de notre galaxie en mai dernier.
L’observatoire ALMA emploie plus de 300 personnes, avec notamment plus d’ingénieurs que d’astronomes. Une quarantaine d’ingénieurs et techniciens ont la charge des ordinateurs, serveurs, centres de stockage et autres.
N.B. : Source image : ESO / S. Guisard.