Le Turbo Porto est le premier vélo cargo électrique de Specialized. L’Américain qui a pris son temps pour débarquer sur ce marché très concurrentiel mais dynamique, a mis toutes les chances de son côté pour devenir une référence. À condition bien sûr de faire fi de son prix.
Specialized est le dernier spécialiste du vélo à se lancer dans le juteux marché des cargos. Quelques semaines après son rival Cannondale et un excellent Cargowagen Neo 1, la société californienne dévoile sa propre solution de vélo familial : le Turbo Porto. Le format longtail (ou vélo allongé) est de mise comme chez Cannondale, Moustache ou encore Décathlon et Intersport, mais la note est encore plus salée. Vendu à partir de 6 500 euros, non équipé, le longtail de Specialized place la barre très haut en termes de prix.
À 1 000 euros de plus que le Cargowagen Neo 1 ou le Lundi 20, comment Specialized justifie-t-il son tarif ?
Un design à tomber par terre (pardon…)
Le premier élément de réponse est esthétique, le Turbo Porto est sublime. Si sa forme est relativement classique, le soin apporté au design saute aux yeux. Les lignes très travaillées, ses tubes profilés et les deux coloris (noir et gris anthracite) lui donnent un cachet assez rare pour un vélo utilitaire.
La différence avec ses principaux concurrents se situe sans doute au niveau du diamètre des roues. Specialized a opté pour une « grande » roue de 24 pouces à l’avant secondée par une autre de 20 pouces à l’arrière. Il faudra bien sûr juger de ce choix sur la route, mais le vélo cargo de l’Américain pourrait gagner en stabilité grâce à ce choix, là où ses principaux adversaires ont opté pour la compacité.
Comme la plupart des vélos cargos allongés, celui-ci peut être modelé selon les besoins de son propriétaire pour transporter jusqu’à deux enfants à l’arrière ou des charges pouvant atteindre 200 kg.
Un équipement de qualité tourné vers la sécurité
Bien entendu, un tel tarif ne saurait être justifié sans un équipement à propos. Le Turbo Porto ne fait pas dans l’ambiguïté avec une fiche technique de très haute volée. Cela débute avec l’électrification. Son couple batterie/moteur est assez unique dans le monde du cargo et pour cause, il offre un cocktail assez détonnant entre puissance (90 Nm de couple) et autonomie (batterie de 710 Wh). Bien entendu, Specialized a opté pour une solution maison et un moteur développé sur mesure pour son longtail, le bien nommé « 2.2 Cargo ». Quant à l’accumulateur, il offre une capacité généreuse et bien que le constructeur ne donne pas de données d’autonomie officielle, il promet une utilisation continue de 5h au bas mot. Bien sûr, il s’agit d’une batterie amovible, ce qui permet de laisser son imposant vélo de moins de 40 kg (39,6 Kg précisément) assez loin de la prise électrique.
La partie mécanique n’est pas en reste avec un équipement, là aussi, de haute volée. Preuve en est avec les freins à disques hydrauliques, Tektro Dorardo spécifiques aux vélos cargo et basés sur d’énormes disques de 203 mm. Idem pour la transmission. Sur ce point, le fabricant américain a choisi de faire confiance à Enviolo et son système automatique avec un moyeu à vitesses intégré, particulièrement facile à prendre en main. Ce système se complète d’une courroie Gates, idéale pour un usage urbain et qui réduit les besoins d’entretien.
Enfin deux éléments importants complètent la partie sécurité. Le premier, c’est un système antivol intégré au moteur. C’est-à-dire un procédé pour couper l’assistance en cas de vol et activer automatiquement l’alarme, soit une fonction qui rend le vol du Turbo Porto nettement moins intéressant. Le second, c’est la présence d’un radar Garmin permettant de détecter les voitures sur le point de vous doubler. Très prisé des cyclistes sur route, cet équipement a tout son sens sur un vélo dédié à la famille.
Un cargo, plusieurs possibilités
Bien qu’il s’agisse de son premier vélo cargo, Spécialized n’en a pas oublié l’essentiel : sa modularité. Pour répondre à l’exigence de polyvalence de son longtail, le fabricant l’accompagne d’une flopée d’accessoires, dont la majorité est en option. Dans sa version de base, le Turbo Porto ne possède que deux accessoires, les porte-bagages avant et arrière. Pour ce qui est des rails de sécurité, des sièges passagers, du repose-pied ou encore de la plateforme de chargement, il faudra passer à la caisse ce qui devrait sensiblement faire grimper la note. En effet, le prix des accessoires varie de 40 à 220 euros.
Le Turbo Porto sera attendu sur la route
Un design et une fiche technique soignés, c’est presque la norme lorsqu’on vise l’excellence et un tarif premium. Mais pour que celui-ci soit justifié, les performances doivent être au niveau. Sur ce point, nous attendrons bien sûr de prendre en main le Turbo Porto, néanmoins la volonté de Specialized de proposer un cargo électrique à la fois confortable et dynamique est manifeste.
« Pour le Porto, l’équipe R&D a adopté la même approche que celle des VTT ayant pour objectif de gagner les Championnats du Monde. Nous avons assemblé 2 prototypes avec des roues de tailles différentes et une géométrie réglable », affirme Vincent Poupon, le chef de Produit du Porto.
Bien entendu, seul un test en bonne et due forme permettra de juger de la pertinence de la proposition de Specialized. Toujours est-il que l’Américain était attendu de longue date sur ce segment et que sa réponse est pour le moins alléchante. Désormais, il ne reste plus qu’à transformer l’essai.
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