Le prix des voitures électriques commence à baisser. Vrai ou faux ?

Le prix des voitures électriques commence à baisser. Vrai ou faux ?


Plusieurs constructeurs annoncent des baisses de prix de plusieurs milliers d’euros sur leurs voitures électriques. Bonnes affaires ou effet de manche ?

Tesla aurait-il lancé encore une nouvelle tendance ? À la suite de l’impressionnante baisse des prix de ses voitures électriques en début d’année, d’autres constructeurs ont réduit le prix de certains de leurs modèles. Certains observateurs y voient même le signe d’un mouvement latent, celui d’une baisse des tarifs à l’achat pour les voitures électriques. Ce phénomène est-il réel ? Quelles marques réduisent leurs prix ? Concrètement, est-ce le bon moment d’acheter ?

Une légère baisse qui intervient après de fortes hausses

Si une baisse du prix d’achat devait être constatée sur les voitures électriques, la première chose qu’il conviendrait de rappeler, c’est qu’elle intervient après de fortes hausses. Celles-ci touchent l’intégralité des constructeurs depuis la crise du Covid-19 et celles, toujours présentes, de la pénurie de composants et de la guerre en Ukraine.L’exemple le plus frappant de ce mouvement haussier concerne le prix de vente de la moins chère des voitures électriques du marché, la Dacia Spring. Comme nous l’avions souligné dans un article daté du 20 février, le prix de la low cost de Renault est passé de moins de 17 000 euros à son lancement, à près de 21 000 euros, son prix actuel.

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Même un véhicule tel que la MG4, pourtant réputé pour son rapport qualité/prix imbattable, avait dû consentir en fin d’année dernière à une augmentation de 1 000 euros de son tarif.

Quels constructeurs baissent leur prix ?

Après plusieurs hausses chez l’ensemble des constructeurs, y compris sur les modèles thermiques, la tendance serait à la baisse. Lorsque l’on regarde de près les grilles tarifaires des constructeurs, ce phénomène est loin d’être évident.

La baisse la plus spectaculaire est à mettre au crédit de Tesla. Le 13 janvier dernier, le constructeur californien a créé un séisme en revoyant complètement sa politique de prix. Les tarifs des Model 3 et Y ont baissé de près de 20 %, certaines finitions devenant même éligibles au bonus écologique. C’est ainsi que depuis le début de l’année, des acheteurs ont pu s’offrir la Model 3 Standard à 37 990 euros là où d’autres ont trouvé des Model Y à moins de 40 000 euros.

Début avril, c’est un acteur plus modeste sur le terrain de l’électrique qui s’est distingué avec une belle « promo ». Citroën a revu le tarif de sa compacte électrique, l’ë-C4. La marque du groupe Stellantis a réduit de 4 700 euros le prix de sa dernière production qui s’affiche désormais à partir de 34 990 euros (auxquels il est toujours permis de retrancher 5 000 ou 7 000 euros de bonus écologique selon son revenu fiscal de référence). Idem pour l’offre en LOA (location avec option d’achat) dont le tarif a été ajusté à 199 euros par mois (après un apport de 9 500 euros). Décidément très généreuse en ce printemps, la marque aux chevrons offre même l’installation d’une wallbox à domicile (un modèle à 648 euros) pour quiconque opterait pour l’une de ses deux offres. Là encore, il serait possible d’applaudir Citroën des deux mains. Mais ce bel effort mérite d’être nuancé. Certes, la baisse de prix est indiscutable, mais elle ne doit pas occulter le fait qu’à son lancement l’ë-C4 était vendue à partir de 35 600 euros, soit à peine plus cher que son prix remisé. Finalement, la véritable surprise est que Citroën a tenté de vendre cette cousine de l’e-208 à 39 690 euros depuis plusieurs mois. Enfin, d’après nos informations, la marque française disposerait d’un stock conséquent d’ë-C4 ce qui expliquerait aussi qu’elle soit encline à faciliter leur écoulement.

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La Citroën ë-C4

Dernier constructeur en date à communiquer sur une baisse de prix, Ford a effectivement retranché 4 660 euros sur le tarif de son Mustang Mach-e. La version propulsion « d’entrée de gamme » est désormais vendue à 56 990 euros (contre 61 650 euros auparavant). Là encore, c’est le contexte qui explique cet ajustement tarifaire. Il faut savoir que cette baisse de prix, Ford l’applique aux États-Unis depuis la fin janvier. Il s’agissait d’une réponse directe à la chute des tarifs chez le rival Tesla. De l’autre côté de l’Atlantique, la guerre fait rage entre les deux constructeurs, mais la direction française nous avait assuré à l’époque que les tarifs européens n’évolueraient pas.

Ford Mustang GT
Clément Choulot – Mach-e

Visiblement, même le Vieux continent ne pouvait échapper au « repositionnement tarifaire ». En l’occurrence, Ford pouvait difficilement justifier un tel écart de prix entre son SUV 100 % électrique et son plus grand rival, la Model Y.

Où sont les prix en baisse ?

À y regarder de plus près, la baisse des prix récente de certains modèles électriques concerne non seulement des cas particuliers, mais même le terme de baisse pourrait être contesté. Dans les cas de Tesla ou de Citroën, on assiste surtout à un retour à leur prix d’avant la crise. Quant à Ford, son ajustement tarifaire ressemble surtout à une tentative à peine voilée pour maintenir sa compétitivité. Autrement dit, il n’y a pas de baisse pure et simple des prix de l’électrique, il y a des logiques de marché.

Pour que le ticket d’entrée de la voiture électrique baisse, il faudra malheureusement attendre qu’il y ait des voitures moins chères. Bonne nouvelle : les premiers modèles sont déjà annoncés. Que ce soit la Renault 5 électrique, ou la Volkswagen ID.2, l’arrivée des voitures électriques à moins de 25 000 euros est pour bientôt. La Française prendra la route l’an prochain, la compacte de VW la rejoindra en 2025. Et c’est sans compter sur une probable Model 2, de Tesla, dont l’annonce semble imminente.

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Renault a récemment communiqué sur les choix industriels complexes qu’il avait dû faire pour baisser le coût de production de sa future compacte. Volkswagen, pour sa part, a adapté sa plateforme électrique et a changé sa philosophie en passant à un moteur à l’avant (traction) pour pouvoir s’aligner sur le tarif de 25 000 euros tout en espérant concevoir une ID.1 encore moins chère. Enfin, Elon Musk a déjà fait de ce seuil tarifaire l’objectif de son prochain modèle grand public. Dès lors, une seule question demeure : en 2025, quand ces voitures électriques « accessibles » seront là, le bonus écologique sera-t-il toujours d’actualité pour adoucir encore plus la facture ?



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