En annonçant sa gamme Mate 60, le groupe chinois Huawei a créé la surprise en dévoilant un processeur Kirin 9000S gravé en 7 nm alors que les sanctions américaines sont censées bloquer l’industrie chinoise des semi-conducteurs au noeud 14 nm au mieux.
Le fondeur chinois SMIC semble être à la manoeuvre et en mesure de produire des puces avec une gravure en 7 nm. Cela se fait toutefois avec des équipements de lithographie DUV poussés dans leurs retranchements afin de se rapprocher des capacités d’équipements EUV qui sont interdits d’exportation vers la Chine.
Cela se fait au prix d’une débauche d’énergie et de matières premières et avec des rendements sans doute faibles mais cela n’empêche pas la Chine de pouvoir disposer de certaines capacités avancées en gravure fine de puces.
Kirin 9000S vs Kirin 9000
Le site Nanoreview.net a pu tester les performances du SoC Kirin 9000S face au processeur mobile Kirin 9000 qui avait été dévoilé en 2020 par Huawei avec la série Mate 40, avant que les restrictions US ne lui barrent l’accès aux technologies de gravure les plus fines et aux acteurs stratégiques du marché.
Pour rappel, la puce Kirin 9000 était à la pointe de la technique en étant parmi les premières à profiter d’une gravure en 5 nm chez le fondeur taiwanais TSMC. Dans ses tests, Nanoreview trouve un niveau de performance commun entre les deux composants pour la partie CPU mais un gros décalage sur les performances graphiques entre le GPU ARM Mali-G78 du Kirin 9000 de 2020 et le GPU Maleoon 910 du Kirin 9000S.
Huawei Kirin 9000S (7 nm) vs Kirin 9000 (credit : Nanoreview.com)
Sur des tests généraux comme AnTuTu, les deux processeurs semblent être au coude à coude. Le test plus orienté CPU Geekbench 6 trouve même un léger avantage en faveur du Kirin 9000S, et en supposant que les valeurs ne sont pas faussées par des profils spécifiques mettant les processeurs en valeur dans les benchmarks.
En net retrait sur le GPU
En revanche, le GPU du Kirin 9000S montre un net retrait des performances par rapport au Kirin 9000, que ce soit avec le test GPU de Geekbench 6 ou les benchmarks de 3DMark.
La différence de finesse de gravure joue également sur la consommation d’énergie, avec un logique avantage pour la puce de 2020 gravée en 5 nm qui risque de se traduire par une autonomie raccourcie pour les smartphones Mate 60 et Mate 60 Pro.
Trois ans plus tard, les restrictions commerciales imposées par les Etats-Unis ont bien eu un certain effet qui ne permet pas encore à Huawei de proposer des composants au moins similaires à ceux d’avant son placement en liste noire.