le rapport désabusé mais combatif de l’OMM

Terre


Dans son rapport d’étape United in Science, l’Organisation Météorologique Mondiale (OMM) n’y va pas par quatre chemins pour décrire l’état de la planète et l’évolution du climat: « nous allons dans la mauvaise direction« .

Le document signale « un profond hiatus entre nos aspirations et la réalité tangible » avec des concentrations de gaz à effet de serre qui continuent d’augmenter jusqu’à des niveaux sans précédents et déjà des niveaux supérieurs à l’avant-pandémie.

Il faudrait des réductions sept fois plus fortes d’ici à 2030 pour espérer rester sur la limite de réchauffement planétaire de 1,5 degré Celsius telle qu’envisagée lors de la COP21 et des accords de Paris, avec le risque de franchir des points de bascule irréversibles dans le système climatique.

Les conséquences seront nombreuses, des feux de forêts aux inondations en passant par des méga-tempêtes et des canicules sévères, impactant d’abord les populations les plus vulnérables.

Le secrétaire général aux Nations Unies Antonio Gutteres continue de regretter « notre addiction aux combustibles fossiles » alors que « le changement climatique est en passe de gagner une portée destructrice inouïe« .

La litanie des mauvaises nouvelles

Le rapport détaille plusieurs points expliquant ce pessimisme. Il note que la réduction des émissions de CO2 observée durant la pandémie a eu peu d’impact sur l’augmentation globale de sa concentration dans l’atmosphère.

Dans le même temps, les sept dernières années (2015 à 2021) ont été les plus chaudes jamais enregistrées, cette chaleur s’accumulant dans les océans et alimentant des événements climatiques majeurs tout en accentuant la pression sur la faune et la flore marine.

Les températures moyennes de la planète oscilleront entre 1,1 et 1,7 degré au-dessus des niveaux pré-industriels sur la période 2022-2026, avec quasiment une chance sur deux  d’atteindre +1,5 degré sur une année tandis qu’il est quasiment certain qu’au moins une année de la période devienne la plus chaude jamais enregistrée.

Au rythme actuel, nous nous dirigeons vers une hausse de température moyenne de +2,8 degrés Celsius sur le XXIe siècle, ou de +2,5 degrés si les engagements actuels sont tenus.

Cela reste très loin des +2 degrés considérés comme générateurs d’événements climatiques majeurs et destructeurs et des +1,5 degré qui permettraient de rester grosso modo sur le climat actuel.

Les points de bascule à l’étude

Le rapport de l’OMM note que cela risque d’enclencher des points de bascule climatiques (changements d’état brutaux et/ou irréversibles) : circulation modifiée des courants océaniques impactant la répartition de chaleur sur le globe, fonte des calottes glacières avec élévation du niveau de la mer, dessèchement des forêts avec des conséquences locales puis mondiales (puits de carbone affaiblis, systèmes météo, comme la mousson, perturbés…).

OMM rechauffement climatique

Le rapport note en particulier que « des points de bascule physiologiques pourraient être atteints, au-delà desquels la population ne pourrait plus travailler en plein air sans assistance technique« .

Les villes, qui comptent 55% de la population mondiale, sont à la fois très émettrices de CO2 et fortement vulnérables aux conséquences des changements climatiques, en particulier sur canicules et les inondations. Et les catastrophes météorologiques, climatiques et hydrologiques ont déjà été multipliées par 5 depuis les 50 dernières années.

D’où la nécessité de mettre en place des systèmes d’alerte précoce pour faire face à ces évolutions climatiques extrêmes de moins en moins rares et réversibles afin de protéger les populations les plus fragiles…dans lesquelles une part grandissante de l’Humanité se retrouve.



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