Si les réacteurs à fission nucléaire restent la norme dans les installations civiles et militaires, la prochaine source d’énergie pourrait bien provenir de la fusion nucléaire, un processus qui pourrait produire encore plus d’énergie tout en étant moins polluant (moins de déchets et moins de radiations).
Là où la fission utilise l’énergie produite en cassant de gros atomes, la fusion nucléaire cherche au contraire à générer de l’énergie par la fusion de petits atomes en plus gros, généralement des isotopes de l’hydrogène combinés pour former de l’hélium.
C’est en fait le processus se déroulant au coeur des étoiles qui pourrait être exploité au sein de futures installations. La difficulté reste de parvenir à amorcer la réaction de fusion en parvenant à vaincre les forces physiques conduisant les atomes à se repousser, ce qui demande des températures très élevées, puis de maintenir la réaction.
Le JET maximise sa production d’énergie
Pendant que les Etats-Unis ont démontré que l’utilisation de lasers concentrés en un point peut servir à amorcer une réaction de fusion, l’autre approche consensuelle vise à utiliser des plasma ultra-chauds créés dans des structures baptisées tokamaks et maintenues en équilibre par des champs magnétiques.
Le Joint European Torus (JET) est une installation expérimentale constituée d’un tel tokamak et qui sert à explorer la possibilité d’amorcer et de maintenir une réaction de fusion.
Les derniers résultats de l’expérimentation DTE3 (Deuterium Tritium) ont permis d’atteindre un nouveau record mondial de production d’énergie ayant atteint 69 joules avec 0,2 milligramme de carburant, contre 59 joules obtenus lors d’une précédente expérimentation en 2021.
Préparatifs pour le projet ITER
La réaction de fusion nucléaire a été maintenue durant 5 secondes et permet de confirmer la capacité à générer une très grande quantité d’énergie mais aussi à la produire de façon stable et contrôlée.
Ces expérimentations, qui testent différents procédés et différents paramètres pour produire le plasma ultra-chaud, préparent le terrain pour le projet ITER, un démonstrateur de réacteur à fusion en cours de construction en France, à Cadarache, qui sera le précurseur de futures centrales à fusion nucléaire commerciales.
En décembre dernier, un autre tokamak, japonais, cette fois, a terminé sa phase de modernisation et va pouvoir également réaliser des expérimentations en exploitant des plasmas encore plus puissants, ce qui permettra là aussi de mener des essais utiles pour ITER.