Une procédure judiciaire de plus. Le réseau social X fait l’objet d’une nouvelle plainte, déposée par NOYB (None of Your Business, « ce ne sont pas vos affaires »), une association autrichienne militant pour la protection de la vie privée, qui l’a annoncé sur son site Internet jeudi 14 décembre. L’organisation, fondée par l’activiste Max Schrems, reproche à la plate-forme d’avoir « utilisé illégalement les idées politiques et les croyances religieuses de ses utilisateurs pour de la publicité ciblée ».
Cette pratique est pourtant contraire aux règles d’utilisation édictées par la plate-forme elle-même, note NOYB : « En réalité, il semble que X n’applique aucunement cette interdiction, ce qui lui fait perdre tout sens. » Dans le cas présent, le post ayant fait l’objet de cette sponsorisation est toujours en ligne et aurait touché plusieurs centaines de milliers d’utilisateurs néerlandais, ajoute l’association.
La Commission européenne mise en cause
L’affaire est d’autant plus notable que le client accusé d’avoir utilisé de telles données est la Commission européenne. A la fin du mois d’octobre, la Commissaire européenne Ylva Johansson avait reconnu des « interrogations » quant à la conformité d’une campagne de communication visant à faire la promotion d’un texte européen obligeant les plate-formes et services de messagerie à détecter les images à caractère pédophile et les sollicitations d’enfants par des pédocriminels.
Dans ce cadre, il est reproché à la Commission de s’être fondée sur des critères allant à l’encontre de ses propres règles, à commencer par le Règlement général sur la protection des données (RGPD). Elle a par exemple exclu de manière délibérée les internautes intéressés par le Brexit, Marine Le Pen, Giorgia Meloni ou encore la chrétienté. Une pratique qui déroge également à un autre texte européen, le Digital Services Act (DSA), qui interdit la publicité sur la base de données sensibles, comme les caractéristiques ethniques, l’orientation politique, sexuelle ou encore la religion.
NOYB a pour cette raison également porté plainte contre la Commission européenne auprès du Contrôleur européen de la protection des données, le 16 novembre. De son côté, la Commission a depuis demandé à ses services de suspendre toutes leurs campagnes publicitaires sur la plate-forme.