le roi de la performance et de l’autonomie, au prix d’un compromis photo

Pendant des années, la marque s’est échinée à jouer dans la cour des grands de la photo, avec son partenariat prestigieux mais parfois décevant avec Hasselblad. Le OnePlus 15 change la donne en mettant un terme à cette course pour mieux revenir à ce que OnePlus sait faire de mieux : la performance pure et dure, l’autonomie brute.

La firme n’en oublie pas pour autant le volet photo en intégrant un nouveau moteur logiciel, le « DetailMax Engine ». Le pari audacieux et ce « retours aux sources » vers les powers users ou les joueurs doivent faire oublier un matériel photo volontairement en retrait. Voici notre test.

Prix et date de sortie

Le OnePlus 15 est officiellement lancé ce 13 novembre 2025, au prix de 979 euros pour la version 256 Go et 1 129 euros pour la version 512 Go. Ce positionnement tarifaire le place en concurrence directe avec des flagships premium, tout en restant plus agressif que les modèles « Ultra » ou « Pro Max » de la concurrence qui flirtent souvent avec les 1500 euros.

Design : solidité premium et bouton d’accès à l’IA

En main, le téléphone de OnePlus respire la solidité. Le smartphone est assez large (7,67 cm), mais c’est le prix à payer pour profiter de la grande dalle de 6,78 pouces. Il n’est pas le plus léger entre les mains, avec un poids qui varie de 211 g (Sand Storm) à 215 g (verre). C’est notable, mais rien de choquant face à un Galaxy S25 Ultra (218 g) ou iPhone 17 Pro Max (plus de 230 g).

Pour terminer avec ses dimensions, le OnePlus 15 affiche une épaisseur classique de 8,1 à 8,2 mm. Là encore, pour un tel monstre de puissance et d’autonomie, cela ne choque en rien. Oubliez la tendance du titane popularisée par Apple. OnePlus dégaine ce qu’il qualifie de « châssis central inédit dans l’industrie avec Oxydation par Micro-Arc (OMA) ». En clair ? Un cadre annoncé comme x1,3 plus résistant que le titane et x3,4 plus que l’aluminium. Dans les grandes lignes, difficile de ne faire un lien direct avec le design du Find X9 Pro, son « cousin » signé Oppo.

Ce design plat cache une petite originalité : le « Plus Key ». Situé sur la tranche gauche, ce bouton physique remplace l’Alert Slider et permet de sauvegarder instantanément du contenu dans « Plus Mind », l’assistant IA du téléphone.

Pour ce qui est de la face avant, OnePlus ne se moque pas du monde. Le constructeur propose des bordures d’écran ultra-fines, mesurant un exceptionnel 1,15 mm sur les quatre côtés. L’écran cache également un capteur d’empreintes sous l’écran, et c’est un capteur à ultrason.

Pour terminer le tour du propriétaire, OnePlus fait du zèle sur l’étanchéité. Le smartphone est certifié non seulement IP68 (immersion jusqu’à 2m pendant 30 min), mais aussi IP69K. Il résiste donc aux jets d’eau chaude à haute pression. C’est un appareil paré pour l’aventure, plus encore que ces concurrents directs de chez Samsung ou Apple.

Le dos est en verre (Gorilla Glass 7i ou Crystal Shield) ou en fibre de verre pour le très réussi « Sand Storm ». L’avant, lui, est protégé par du solide Gorilla Glass Victus 2. Les coloris de lancement incluent « Absolute Black » et « Misty Purple » aux côtés du « Sand Storm ».

Écran : une fluidité record et un arbitrage intelligent

Le OnePlus 15 intègre un écran 165 Hz LTPO AMOLED, une première mondiale qui promet une fluidité impressionnante. On sent là un parti-pris clair pour le jeu et la réactivité. Il s’agit d’un grand écran de 6,78 pouces (fruit d’une collaboration avec BOE) avec une définition 1,5K (1 272 x 2 772 pixels), soit 450 ppi. C’est largement au-dessus du niveau où l’œil distingue les pixels.

Certains crieront au « downgrade » face aux dalles 2K des concurrents, mais ce n’est pas vraiment le cas. Il s’agit plutôt d’un arbitrage malin. OnePlus a préféré la fluidité extrême (idéale pour le jeu, avec un support natif 165 ips sur certains titres) et l’efficacité énergétique à la densité de pixels pure. Et franchement, à 450 ppp, personne ne verra la différence à l’œil nu. C’est un choix qui sert directement la batterie monstrueuse de l’appareil, comme nous le verront un peu plus tard.

L’écran du OnePlus 15 est compatible HDR10+ et Dolby Vision. Il intègre en outre la certification TÜV Rheinland Intelligent Eye Care 5.0, conçue pour réduire la fatigue oculaire lors de longues sessions.

Mesures du 01lab

Comme à notre habitude, nous avons passé l’écran sous notre sonde à l’aide du logiciel de calibration Calman de Portrait Displays.

Pour commencer, la luminosité maximale obtenue en manuel est bonne, sans être record, à 837 cd/m². C’est en automatique, sous un grand soleil, qu’il s’exprime : nous avons mesuré un pic lumineux « boost » à 1 868 cd/m². C’est excellent pour la lisibilité en extérieur. La luminosité minimale vous évitera de vous griller les yeux le soir, avec un très bas 0,95 cd/m². Enfin, le pic HDR est mesuré à 1 254 cd/m², un score solide pour profiter de ses contenus vidéo.

Passons aux couleurs. Le OnePlus 15 démarre fort avec une balance des blancs quasi parfaite, mesurée à 6 535K (très proche de l’idéal de 6 500K).

On vous recommande de conserver le réglage par défaut (« Standard ») qui offre les performances les plus acceptables. Celui-ci montre une excellente fidélité avec un Delta E 2000 moyen des gris à 2,3 et un Delta E des couleurs (sRGB) à 1,4. Pour rappel, plus on se rapproche de 0, mieux l’écran est calibré. Le mode « Vif » est orienté P3 (il couvre 80,9 % de l’espace), mais il est moins fidèle (Delta E à 3,1) et sa balance des blancs est bien trop froide. Bref, restez en « Standard ».

Logiciel : Android 16, IA omniprésente et ouverture vers iOS

Côté logiciel, on trouve Android 16 avec la surcouche OxygenOS 16. La fusion avec ColorOS est désormais complète et mature.

Sans surprise, l’IA est partout : un outil central « Plus Mind » , l’intégration de Gemini de Google , et des outils pratiques comme la transcription et le résumé de notes vocales. Déjà présent sur le modèle précédent, cet « espace mental » est accessible directement via le bouton « Plus Key »… équivalent du Snap Key d’Oppo. Ce dernier est toutefois personnalisable au sein d’une interface qui a la bonne idée de ne pas être surchargée.

La petite nouveauté cette année est que Gemini peut accéder à Mind Space pour retrouver et exploiter les informations déjà enregistrées. Après un petit temps d’adaptation, l’outil se révèle pratique et confirme qu’il peut devenir une sorte de « second cerveau ».

Pour les adeptes de la retouche photo, on a également droit à une flopée d’outils dont des fonctionnalités d’IA.

Toujours du côté de l’intelligence artificielle, l’arrivée du OnePlus 15 était l’occasion de faire un tour du côté d’AI PlayLab. Cette application OnePlus propose d’explorer en avant-première des fonctionnalités d’IA comme YumSee, qui traduit les menus à partir d’images, ou Party Up, qui anime des photos en vidéos festives.

Nous avons notamment pu découvrir la première pour traduire des plats en langue étrangère avec des résultats très prometteurs, même si quelques erreurs peuvent encore se glisser. Une idée à peaufiner qui permet d’apporter des fonctions d’IA pratiques et utiles aux utilisateurs.

Mais la vraie surprise, c’est « O+ Connect ». Le système permet… de partager des fichiers avec un iPhone. OnePlus tente de briser le « jardin fermé » d’Apple. C’est culotté, et c’est malin pour tous ceux qui jonglent entre un Mac et un téléphone Android.

OnePlus a officiellement confirmé que le OnePlus 15 bénéficierait de 4 ans de mises à jour Android et de 6 ans de mises à jour de sécurité. C’est correct, surtout pour le suivi des correctifs de sécurité, mais trop loin de ce que proposent Google, Samsung ou encore Honor sur leurs modèles phares (7 + 7 ans). On est même un peu derrière les 5 ans de mises à jour d’Android offerts par l’Oppo Find X9 Pro.

Photo : la fin d’Hasselblad au profit d’un logiciel très contrasté

C’est le point qui fait grincer des dents et le changement le plus symbolique : la fin du partenariat avec Hasselblad. OnePlus remplace le Suédois par son propre traitement d’image maison, le « DetailMax Engine ».

Voici la configuration complète du OnePlus 15 :

• Grand angle : capteur Sony IMX906 (50 Mpx) de type 1/1.56 pouce. Focale équivalente 24 mm, ouverture f/1.8, OIS.
• Ultra grand angle : capteur OV50D (50 Mpx) de type 1/2.88 pouce. Focale équivalente 16 mm, ouverture f/2.0, 116°.
• Téléobjectif : capteur Samsung S5KJN5 (50 Mpx) de type 1/2.76 pouce. Focale équivalente 80 mm (optique x3,5), ouverture f/2.8, OIS.
• Selfie : capteur Sony IMX709 (32 Mpx) de type 1/2.74 pouce. Focale équivalente 21 mm, ouverture f/2.4, AF.

À la lecture de la fiche technique, les fans de la marque auront repéré que les capteurs sont objectivement plus petits que sur les modèles précédents. C’est un fait. Moins de lumière captée = plus de difficulté en basse lumière. De plus, nos essais labo montrent une déformation visible sur l’ultra grand-angle, un point qui fâche sur un appareil de ce prix.

Labo photo : l’épreuve du 01lab (vs. Oppo Find X9 Pro)

Le pari de OnePlus est de compenser ce matériel en retrait par le logiciel. Pour juger ce choix, nous avons comparé le OnePlus 15 à son cousin et rival direct, l’Oppo Find X9 Pro , qui a conservé une approche « matérielle » (et Hasselblad). Les résultats sont… révélateurs.

Grand angle (Bonnes conditions)

À gauche, le OnePlus 15, à droite l’Oppo Find X9 Pro.

Les deux proposent une gestion des couleurs radicalement différentes. Le OnePlus 15 opte pour un traitement très « punchy » et saturé. C’est un rendu qui flatte la rétine, mais qui s’éloigne de la réalité. À l’inverse, l’Oppo Find X9 Pro propose une colorimétrie beaucoup plus juste et naturelle. En revanche, le OnePlus 15 reprend l’avantage sur le piqué : le texte est visiblement plus accentué et mieux défini.

Grand angle (Basse lumière)

Dans des conditions sombres, les philosophies s’opposent violemment. Lorsque le OnePlus 15 choisit d’effacer quasi-complètement le caractère nocturne de la scène en l’éclaircissant massivement, l’Oppo Find X9 Pro (image à droite) conserve l’aspect assombri et l’ambiance naturelle. Le OnePlus 15 applique un lissage très agressif pour supprimer le bruit : l’image paraît « propre » mais elle est aussi beaucoup plus pâteuse et les détails sont gommés. L’Oppo accepte un peu de grain naturel et son piqué est bien mieux conservé.

Le portrait

Le OnePlus 15, toujours à gauche, se démarque par une gestion plus flatteuse de l’exposition sur le sujet. Le visage est plus lumineux, mieux mis en valeur, et l’image globale paraît plus « éclatante », un aspect « prêt-à-poster ». L’Oppo Find X9 Pro, quant à lui, délivre un cliché plus fidèle à la scène réelle, avec un rendu plus « documentaire ».

Ultra grand-angle (Bonnes conditions)

Le OnePlus 15 continue de proposer un cliché très vif et saturé, avec un piqué très poussé. Résultat : la netteté est impressionnante et surpasse son concurrent. L’Oppo, à droite, reste le champion du naturel, avec une colorimétrie plus fidèle mais un piqué plus doux et des coins un peu plus mous.

Ultra grand-angle (Basse lumière)

Ici, le fossé se creuse. Le OnePlus 15, à gauche, choisit de transformer la nuit en jour en surexposant massivement la scène. Le lissage numérique est si agressif que tous les détails sont gommés, le texte est une bouillie de pixels totalement illisible. L’Oppo Find X9 Pro, lui, fait un choix bien plus conservateur et réaliste. Il accepte l’obscurité, ce qui lui permet de conserver un piqué et un niveau de détail spectaculairement supérieurs.

Téléobjectif (Bonnes conditions)

Même bataille. Le OnePlus 15 (image gauche) met le paquet sur l’accentuation, avec un piqué chirurgical, peut-être même un peu trop « numérique », et des tons très saturés. L’Oppo Find X9 Pro joue une partition plus douce, privilégiant une colorimétrie plus juste et naturelle.

Téléobjectif (Basse lumière)

Le OnePlus 15 peine visiblement. Il force l’exposition, mais cela se fait au prix d’un lissage très prononcé qui détruit la netteté. L’Oppo Find X9 Pro (image à droite) gère bien mieux l’exercice. En gardant une exposition plus contenue, il conserve un niveau de détail bien supérieur. C’est une victoire assez nette pour l’Oppo dans ces conditions.

Verdict photo

Faut-il regretter l’ère Hasselblad ? La réponse est loin d’être évidente. Le « DetailMax Engine » apporte une signature « prête-à-poster » qui plaira à ceux qui aiment les clichés vifs et très nets en plein jour. Mais le compromis matériel est indéniable : dès que la lumière baisse, le lissage agressif du OnePlus 15 détruit les textures et le naturel de la scène, là où des concurrents comme l’Oppo Find X9 Pro, armés de meilleurs capteurs, s’en sortent infiniment mieux. Le OnePlus 15 ne gagnera aucun concours de photo en basse lumière.

Performances : le Snapdragon 8 Elite Gen 5 au banc d’essai

Fidèle à ses habitudes, le constructeur ne fait aucun compromis. Le OnePlus 15 embarque le tout nouveau Snapdragon 8 Elite Gen 5. Gravé en 3 nm, ce monstre utilise l’architecture Oryon de Qualcomm et atteint des fréquences de 4.6 GHz. Il est ici épaulé par 16 Go de RAM LPDDR5X Ultra+ et un stockage UFS 4.1.

Commençons par AnTuTu 10. Et là, première surprise : avec un score de 2,7 millions de points, il se place derrière son cousin l’Oppo Find X9 Pro (2,9 millions) et même derrière le champion du gaming de l’an passé, l’Asus ROG Phone 9 Pro (3,0 millions). Un score qui suggère une optimisation axée sur la Stabilité plutôt que le pic de puissance brute.

Notez que sur AnTuTu 11, le socre grimpe au-dessus des 3,5 millions de points (3 585 887 points).

Mais c’est sur GeekBench 6 que la puce Oryon montre ses muscles. Avec 3 682 points en single-core, il frôle le score de l’A19 Pro de l’iPhone 17 Pro (3 799) et domine tous les autres Android. En multi-core, son score de 10 932 est tout simplement le meilleur du lot, dépassant Apple (9 773) et le ROG Phone 9 Pro (10 117). La puissance CPU brute est bien là, comme pour la partie GPU.

Le plus révélateur est le stress test 3DMark Wild Life. Le OnePlus 15 n’a pas le meilleur score en pic (1 8885), l’Asus ROG Phone 9 Pro le bat (22 003). Mais là où le ROG s’effondre avec une stabilité de 76,9 %, le OnePlus 15 affiche une stabilité quasi parfaite de 99,3%. Le téléphone maintient ses performances sur la durée, sans chauffe ni throttling. En effet, l’amplitude thermique, qui désigne la différence entre la température la plus élevée et la plus basse, est de 15,6 °C. Une excellente nouvelle pour les joueurs.

La prestation sur GFXBench est tout aussi propre. Dans l’ensemble, le OnePlus 15 tient sa promesse. Ce n’est pas un monstre de benchmarks bruts qui s’écroule après 5 minutes, mais une bête de course conçue pour l’endurance.

Réseau et connectivité

Pour la connectivité, le OnePlus 15 ne fait pas dans la dentelle. Grâce au chipset Snapdragon 8 Elite Gen 5, il intègre le modem Snapdragon X85 5G  et prend en charge le Wi-Fi 7. Il est donc paré pour les débits les plus rapides, que ce soit en mobilité ou à la maison. Le stockage, quant à lui, est à la norme UFS 4.1.

Batterie : la nouvelle référence (et de loin)

C’est la vraie star du show, la caractéristique qui bouscule la concurrence. Le OnePlus 15 embarque une batterie colossale de 7 300 mAh.

Cette capacité monstrueuse est atteinte grâce à la technologie silicium carbone et surclasse bon nombre de rivaux, dont l’iPhone 17 Pro (4 552 mAh), le Google Pixel 10 Pro XL (5 200 mAh) ou le Galaxy S25 Ultra (5 000 mAh).

Sur le papier, il y a que le très récent Oppo Find X9 Pro qui fait mieux avec sa batterie de 7 500 mAh. Dans les faits, le OnePlus 15 dépasse pourtant son « cousin » et ses plus de 27 heures d’autonomies mesurées sur un usage mixte. En effet, il affiche un résultat impressionnant de plus de 31 heures, soit 3h30 que son dauphin. Et on ose à peine le comparer à des modèles réputés endurants qui peinent à dépasser les 20 heures en autonomie mixte.

Avec une telle autonomie dans les tests du 01lab, on peut légitimement espérer dépasser les deux jours loin de la prise avec un usage modérer (4 à 5 heures d’écran par jour). Il est même possible d’arriver à trois jours en faisant plus attention sans réellement se priver.

Concernant la charge rapide, on bénéficie d’une recharge filaire 120 W qui permet de faire le « plein » en 1 h 1 min. En seulement 10 minutes, on atteint 26 % d’autonomie et le OnePlus 15 dispose aussi de la charge sans fil 50 W.

Précisons que notre protocole part d’une batterie complètement à plat et que le smartphone met quelques minutes avant de reprendre ses esprits. En usage courant, vous chargerez probablement votre appareil bien avant qu’il ne s’éteigne et les temps de charge seront encore plus rapides.

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