le roi de la photo sur smartphone, c’est lui

Design : smartphone ou appareil photo ?

Écartons tout de suite un premier point évident : oui, le Xiaomi 14 Ultra est un grand smartphone. Avec 6,73 pouces de diagonale et 220 g, nous avons affaire à un « beau bébé ». Pour autant, il est loin d’être le plus grand de sa catégorie. Il est en effet moins large que le S24 Ultra et l’iPhone 15 Pro Max. Ceci étant dit, le bloc caméra arrière est toujours aussi massif, ce qui a gêné ma prise en main du téléphone. En effet, mon index, utilisé pour maintenir le dos du téléphone, reposait sur la partie basse du bloc caméra. J’ai donc dû changer ma prise en main habituelle pour le Xiaomi 14 Ultra.

Sans surprise, le constructeur reprend les bases solides du Xiaomi 13 Ultra en matière de design. Mais bien qu’il rassemble à son prédécesseur, le Xiaomi 14 Ultra apporte son lot des petits changements, à commencer par un cercle qui entoure le bloc caméra arrière, encore plus large que l’année dernière.

Le dos est toujours en « cuir végan », mais construit dans un matériau plastique plus résistant que celui du 13 Ultra. Le cadre utilise aussi un nouvel alliage d’aluminium qui vient déborder sur le dos du smartphone, renforçant un peu plus la solidité de l’appareil. Les finitions du Xiaomi 14 Ultra sont irréprochables. La certification IP68, pour une protection à l’immersion dans l’eau, est bien présente.

Écran : tous les curseurs au max

Impossible de proposer un smartphone estampillé « Ultra » sans avoir un écran qui propose les meilleures technologies du moment. Ainsi, le Xiaomi 14 Ultra nous gratifie d’une dalle LTPO OLED de 6,73 pouces avec un taux de rafraîchissement allant de 1 à 120 Hz. L’entreprise dit également au revoir à la protection Gorilla Glass Victus du Xiaomi 13 Ultra pour laisser la place à une solution développée en interne : le « Xiaomi Shield Glass ». Selon la marque, il se montre 10x plus résistant aux chutes que son prédécesseur. Dans la mesure où nous ne voulions pas détruire notre exemplaire de test, nous n’avons pas fait ce test, au-delà d’une chute accidentelle sur le bitume. L’écran du smartphone s’en est sorti sans la moindre égratignure.

Un mot sur la définition WQHD+ de l’écran (3200 × 1440 pixels, 522 ppp). Il est possible de l’activer dans les paramètres, mais l’écran du Xiaomi 14 Ultra est réglé par défaut sur une définition FHD+ de 2400 × 1080 pixels. On comprend la volonté de la marque chinoise de favoriser l’autonomie de son smartphone, mais beaucoup moins de proposer une telle définition pour finalement la brider. Un choix discutable.

Cela n’empêche pas la dalle de nous en mettre plein la vue avec une luminosité moyenne de l’écran mesurée à 1217 cd/m2 par notre 01Lab. Ce n’est peut-être pas la plus élevée du marché, mais cela est amplement suffisant pour profiter de la compatibilité HDR10+, Dolby Vision, ainsi que le standard Ultra HDR de Google. La colorimétrie par défaut est excellente. Nous avons mesuré un Delta E de seulement 2,22, en mode « Couleur original PRO », ce qui est le meilleur paramétrage d’après nos tests. Enfin, la brillance de l’écran à 109 GU est dans la moyenne. Le smartphone n’est pas un miroir, mais nous sommes assez loin du revêtement antireflet dont profite le Galaxy S24 Ultra que nous avons mesuré à seulement 55 GU.

Performances : un petit coup de chaud ?

Comme une bonne partie des smartphones haut de gamme en 2024, le Xiaomi 14 Ultra est équipé de la meilleure puce du moment : le Snapdragon 8 Gen 3. Comme vous pouvez vous en douter, les performances sont excellentes dans les benchmarks, mais aussi en usage réel. Le mobile de Xiaomi n’aura aucun mal à jouer aux titres 3D les plus exigeants avec un niveau graphique maximum à 60 i/s quasi constant. Nous ne sommes pas au niveau de l’Asus ROG Phone 8 Pro en matière de performances, mais cela devrait malgré tout convenir à 99 % des utilisateurs.

Avec une amplitude de 23 °C, le Xiaomi 14 Ultra peut être amené à chauffer lorsqu’il est fortement sollicité, mais cela n’a rien d’alarmant pour autant. Sur ce point, les résultats sont comparables à ceux de l’iPhone 15 Pro Max et du S24 Ultra. Le Google Pixel 8 Pro et le Honor Magic 6 Pro maitrisent bien mieux leur montée en température. Le 14 Ultra parvient à maintenir ses performances sur la durée, avec un score de stabilité à 70,1 %, en phase avec ce que propose la concurrence.

Autonomie décevante et charge rapide

La version internationale du Xiaomi 14 Ultra embarque une batterie de 5000 mAh, comme son prédécesseur, la version avec un accumulateur de 5300 mAh étant réservé au marché chinois. L’amélioration par rapport au Xiaomi 13 Ultra est d’une heure environ. Une progression intéressante qui ne doit cependant pas cacher une autre réalité : le Xiaomi 14 Ultra fait moins bien que tous ses concurrents haut de gamme d’après les tests menés par notre 01Lab. On parle ici de 2 heures de moins que le Pixel 8 Pro et jusqu’à 6 heures de moins que l’iPhone 15 Pro Max.

Autonomie et charge : le Nothing Phone (2) face à la concurrence

Au quotidien, le Xiaomi 14 Ultra peut tenir une longue journée, mais pas beaucoup plus. Vous pourrez heureusement compter sur le chargeur rapide de 90W (qui est dans la boîte, précision importante) pour retrouver 100 % de batterie en une heure, soit la deuxième meilleure vitesse de charge de notre comparatif du jour, à quatre minutes seulement du Honor Magic 6 Pro.

Interface : toujours trop d’applications préinstallées

Le Xiaomi 14 Ultra est un des premiers smartphones de la marque à sortir avec la nouvelle interface HyperOS. Qu’est-ce que cela change concrètement ? Pas grand-chose, il faut l’avouer, du moins esthétiquement. Les améliorations sont surtout à aller chercher du côté des animations plus fluides et de l’interopérabilité du système avec d’autres appareils de la marque comme les tablettes, les PC, les TV et autres objets connectés de la maison (domotique).

Ceci étant dit, HyperOS hérite de certains travers de MIUI comme la présence massive d’applications préinstallées. Si cela peut s’entendre pour subventionner les smartphones d’entrée de gamme de la marque, la pilule ne passe pas après avoir déboursé 1500 euros dans un smartphone. En plus des la vingtaine d’applications Google et celles de Xiaomi (qui sont aussi nombreuses), nous avons compté 10 applications partenaires.

HyperOS est une interface facilement personnalisable : du panneau des notifications en passant par l’écran d’accueil et la bibliothèque de thèmes, vous avez largement de quoi mettre l’interface du Xiaomi 14 Ultra à votre goût. Évoquons également la politique de mise à jour de l’entreprise qui propose sur son smartphone quatre ans de mises à jour Android et cinq ans de sécurité. Ce n’est pas mauvais en soi, mais à l’heure où la concurrence propose sept ans, Xiaomi se doit de réagir sur ce point.

Audio : plutôt bon

Le smartphone présente l’avantage d’avoir deux haut-parleurs stéréo au niveau des tranches inférieures et supérieures, avec un son relativement équilibré. La puissance est là, mais la précision n’est pas toujours au rendez-vous. Bien que l’on soit ici sur une expérience sonore légèrement au-dessus de la moyenne, ne vous attendez pas un miracle des haut-parleurs. Les médiums sont mis en avant et les basses en retrait. Si cela est largement suffisant pour regarder une excellente vidéo sur notre chaîne YouTube, préférez les écouteurs pour votre musique favorite.

Appareil photo : du très lourd

Passons maintenant à l’argument phare de ce Xiaomi 14 Ultra : la photographie. Voici la configuration complète de son bloc caméra arrière massif :

• Grand-angle : 50 Mpx, capteur 1 pouce, ouverture variable continue entre f/1.63 et f/4.0, AF multidirectionnel, AF laser, stabilisation optique (OIS), équivalent 23 mm ;
• Ultra-grand-angle : 50 Mpx, ouverture f/1.8, AF, équivalent 12 mm ;
• Téléobjectif 1 : 50 Mpx, zoom 3.2x, ouverture f/1.8, AF, OIS, équivalent 75 mm ;
• Téléobjectif 2 : 50 Mpx, zoom 5x, ouverture f/1.8, AF, OIS, équivalent 120 mm.

Le « Pack Photo Pro » du Xiaomi 14 Ultra

Xiaomi vend séparément (à partir du 20 avril 2024) un « Pack Photo Pro » à 199,99 €. Il est composé d’une coque de protection et d’une poignée qui se connecte automatiquement au smartphone via le port USB Type-C. Elle facilite grandement la prise en main en transformant le téléphone en appareil photo compact. On y retrouve un bouton déclencheur qui sert également à la mise au point ainsi qu’une commande de zoom positionnée autour. Un bouton d’enregistrement vidéo est aussi de la partie. Il peut être personnalisé et la molette peut servir à régler l’exposition, l’ouverture, l’obturateur et les ISO, entre autres.

Le grip (livré avec une dragonne) intègre une batterie de 1500 mAh qui permet de gagner jusqu’à deux heures d’autonomie, en plus de celle du smartphone. Vous pouvez par ailleurs charger le smartphone en 90W en connectant le câble sur le grip. Ce dernier se rechargera après le téléphone. La boîte comprend aussi deux bagues d’objectif pour l’esthétique et un adaptateur pour filtre standard 67 mm.

Notre avis

Les accessoires sont d’excellente qualité et la poignée apporte un confort d’utilisation indéniable. Il plaira sans doute aux photographes amateurs qui veulent la meilleure expérience photo possible avec le smartphone. Il ne vient pas améliorer la qualité des clichés, mais permet d’aller un peu plus loin, par exemple en ajoutant un filtre anti-UV grâce à l’adapteur fourni. Cependant, à presque 1700 euros le combo « Xiaomi 14 Ultra + Pack Photo Pro », vous pouvez déjà vous payer un hybride ou un reflex plein format (qui ne fait certes pas smartphone)…

L’une des principales nouveautés par rapport au Xiaomi 13 Ultra est à aller chercher du côté de l’ouverture variable du module principal qui est désormais variable entre f/1.63 et f/4.0 sur le 14 Ultra, là où elle était fixe à f/1.9 ou f/4.0 chez son prédécesseur. De quoi jouer avec la profondeur de champ et ainsi changer l’intensité du flou d’arrière-plan (bokeh). Il faut vous rendre dans le mode « Pro » de l’application photo pour y avoir accès.

Photo avec ouverture variable f/4.0 à gauche et f/1.63 à droite. – © 01net

Comme vous pouvez le voir ci-dessous, une plus grande ouverture vient renforcer le flou d’arrière-plan, mais diminue également la zone nette du sujet. Un juste équilibre qui n’est pas toujours évident à trouver. À manier avec précaution, donc, ou simplement préférer le mode automatique.

Grand-angle

Bien que la compression des photos ici présentées ne rende pas honneur aux capacités du Xiaomi 14 Ultra, on ne peut que saluer le résultat. Les couleurs sont impeccables, avec la possibilité de choisir entre deux styles pour le rendu photo : « Leica Anthentic » et « Leica Vibrant ». Nous avons choisi le premier pour un rendu avec des couleurs moins saturées, mais vous pouvez changer cela à la volée.

La précision des photos est également au rendez-vous. Par défaut, les clichés sont capturés en 12,5 Mpx en utilisant la technologie pixel binning 4-en-1. Le mode 50 Mpx est disponible pour tirer pleinement partie de la définition du capteur, mais les images seront logiquement plus lourdes. À utiliser uniquement si vous souhaitez zoomer dans l’image ou l’imprimer.

La dynamique des photos est excellente avec un mode HDR qui remplit parfaitement son office. Les zones d’ombres ne sont pas bouchées et le rendu est plutôt fidèle à ce que l’on peut observer à l’œil nu. Difficile de prendre le module grand-angle du Xiaomi 14 Ultra, il est à l’aise dans toutes les situations.

Même constat pour les clichés nocturnes qui offrent un haut niveau de précision. Sans jouer la carte de la « vision nocturne », comme peut le faire le Google Pixel 8 Pro, le Xiaomi 14 Ultra offre un rendu plus naturel, sans jamais céder un pixel au bruit numérique que l’on peut parfois observer sur des smartphones moins chers.

Ultra-grand-angle

L’ultra-grand-angle est du même calibre. La continuité colorimétrique avec le grand-angle est assurée et le niveau de précision est assez bluffant. C’est assez flagrant dans les angles, zone où l’on constate souvent une perte de qualité importante sur ce capteur. Ici, la différence avec le centre de l’image est presque imperceptible.

La différence avec le grand-angle est peut-être un peu plus marquée sur les photos de nuit, mais ce serait malhonnête de notre part de ne pas souligner l’excellent résultat.

Zoom

Passons aux modules téléobjectifs qui sont au nombre de deux. Le premier offre un zoom optique jusqu’à x3,2 et le second jusqu’à x5. Le résultat est tout simplement bluffant. Les différentes distances focales offrent une vraie polyvalence, sans jamais sacrifier la qualité de l’image.

Zoom optique x3.2 à gauche et x5 à droite. – © 01net

Au-delà du x5 optique, le zoom numérique prend le relais. Comme ses concurrents, le Xiaomi 14 Ultra utilise l’intelligence artificielle et des algorithmes de traitement de l’image pour offrir le meilleur rendu possible en gardant un maximum de précision.

Zoom numérique x10 à gauche et x20 à droite. – © 01net

Le zoom numérique x10 est excellent et le zoom x20 est toujours très convaincant, bien que l’on constate une perte de qualité évidente dans les détails. Au-delà, les photos ressemblent de plus en plus à des peintures, à cause d’un traitement de l’image trop agressif.

Photo de nuit avec zoom optique x3.2 à gauche et x5 à droite. – © 01net

Le zoom peut évidemment être utilisé pour vos photos nocturnes, avec un succès relatif en fonction de la présence de sources lumineuses dans la scène.

« Super macro »

Un mot sur le mode « Super macro » qui utilise le module ultra-grand-angle pour se rapprocher du sujet. La qualité est, encore une fois, impressionnante. Les clichés parlent d’eux-mêmes.

Portraits et selfies

Le mode portrait est disponible en quatre distances focales : 23 mm, 35 mm, 50 mm et 75 mm. À vous de choisir à quel point vous souhaitez ou non voir l’arrière-plan. Dans tous les cas, le détourage est précis et l’effet bokeh convaincant.

De gauche à droite et de haut en bas : portrait 23 mm, 35 mm, 50 mm et 75 mm avec le Xiaomi 14 Ultra. – © 01net

Le module caméra avant de 32 mégapixels n’est peut-être pas aussi impressionnant que le bloc caméra principal, mais il faut ce qu’on lui demande, à savoir des égoportraits de qualité. Il est possible de régler le lissage plus ou moins important des défauts de la peau. En revanche, vous ne pourrez rien faire pour le contraste un peu trop prononcé qu’a tendance à appliquer le mode portrait ni contre l’absence d’autofocus qui peut parfois se montrer problématique.

Selfie sans mode portrait à gauche, avec à droite. – © 01net

Vidéos

Vidéo 8K à 30 i/s tournée avec le Xiaomi 14 Ultra. – © 01net

La qualité vidéo est excellente. Il est possible de filmer jusqu’en 8K à 30 images par seconde. La plupart des utilisateurs se contenteront probablement de la 4K, même si le mode HDR n’est disponible que jusqu’à 30 i/s dans cette définition. La stabilisation est bonne, à condition de ne pas trop abuser du zoom. Enfin, le mode « MasterCinema » permet d’augmenter la plage dynamique de manière significative.