Le programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE, UNEP en anglais, une organisation dépendante de l’ONU) publie un «supplément technique» à son rapport 2024 sur «le paysage du risque climatique», destiné aux institutions financières. Intitulé «le défi des données climatiques: le rôle critique des plateformes de données open source et neutres», ce document (en anglais) d’une trentaine de pages est ainsi présenté: «Alors que les impacts du changement climatique deviennent de plus en plus évidents, la demande de données climatiques fiables a augmenté parmi les parties prenantes (…). Les données sont essentielles pour mener des évaluations complètes des risques climatiques, améliorer la qualité des rapports et de la publication et mettre l’accent sur des stratégies efficaces d’atténuation et d’adaptation au climat. La voie à suivre se heurte à des obstacles importants, notamment en matière de disponibilité, de qualité, de comparabilité et d’actualité des données, aggravés par les coûts élevés d’acquisition des données, et ces défis entravent en fin de compte des évaluations efficaces des risques et des opportunités climatiques (…).»
« Ressource commune »
Un chapitre en particulier (p. 17 et suivantes) s’intitule «Utilité des plateformes de données open source et collaboratives». Extraits :
«Les efforts de collaboration pour créer des plateformes de données open source sont essentiels, car ils contribuent à ouvrir l’accès aux données sur la durabilité [au sens de «développement durable] à un large éventail de parties prenantes, en les rendant disponibles comme ressource commune. Puisque ces plateformes (souvent accompagnées de leurs codes sources) sont accessibles au public, les utilisateurs bénéficient de la suppression d’une barrière d’accès majeure.»
«Les succès passés d’initiatives d’action collaborative dans les domaines de la connaissance, des logiciels open source et des normes matérielles sont des exemples convaincants du pouvoir de transformation de l’action collective. Des initiatives telles que des ressources éducatives en ligne en libre accès et les plateformes collaboratives comme Wikipédia ont rendu la connaissance plus accessible à tous, tandis que des projets comme Linux ont révolutionné l’industrie du logiciel.
Adopter des principes d’ouverture, d’inclusivité et de gouvernance axée sur la communauté a permis à ces initiatives de transformer des biens commerciaux en ressources communes qui donnent du pouvoir aux individus et aux organisations. Dans le contexte des données sur la durabilité, cette approche devrait améliorer la disponibilité d’informations utiles à la décision et la création de valeur, comme illustré par des plates-formes telles que OS-Climate et Dataland» [OS-Climate est un projet hébergé par la fondation Linux, Dataland est une entreprise allemande, plateforme open source qui a participé au rapport, où son fonctionnement est exposé].
Collaborer sans concurrence
«La collaboration hors-concurrence permet de se concentrer sur l’objectif collectif d’améliorer l’accès à moindre coût aux données sur la durabilité. En reconnaissant la nature non concurrentielle des données brutes de l’entreprise, les organisations peuvent réorienter leurs énergies vers l’innovation et l’utilisation à valeur ajoutée dans diverses applications, du reporting et de la gestion des risques aux stratégies d’investissement et à la gestion de la chaîne d’approvisionnement. (…) une telle collaboration favorise la transparence, la confiance et la responsabilité dans les pratiques en matière de données, bénéficiant en fin de compte à toutes les parties prenantes impliquées.»
Lancé en 2020 par la fondation Linux, OS-Climate (soutenu par la Climate Finance Foundation, fondée par Microsoft, Allianz, Amazon et S&P Global – entreprise d’information et d’analyse financière) est un projet de partage de données liées au climat. Jim Zemlin, le directeur exécutif de la fondation Linux, déclarait alors:
«Le coût et la complexité de l’analyse des investissements liés au climat nécessitent une collaboration hautement organisée et un partage de ressources entre des centaines d’utilisateurs et de contributeurs. La fondation LF Climate Finance permettra une gouvernance neutre, des coûts de développement et un leadership technique partagés par de nombreuses institutions financières de premier plan, d’organisations multilatérales, d’universités, de gouvernements et d’ONG du monde entier.»
Lors de la COP28, en novembre 2023 à Dubaï, la fondation Linux a fait une présentation sur le rôle de l’open source pour atteindre les objectifs climatiques des Nations unies.
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