C’est l’aboutissement d’une affaire qui, à l’été 2020, fut le point de départ d’une vague de témoignages dénonçant les violences sexuelles dans l’industrie du jeu vidéo : samedi 25 mars, le scénariste américain Chris Avellone a publié sur son blog un message expliquant avoir trouvé un accord dans le cadre de la plainte qu’il avait déposée contre deux femmes, Karissa Barrows et Kelly Bristol, qui l’accusaient d’agression sexuelle.
A l’époque, le 20 juin, Mme Barrows avait expliqué sur Twitter avoir été enivrée puis sexuellement agressée par M. Avellone, lors d’une convention professionnelle consacrée au jeu vidéo. Conforté par Mme Bristol, son récit avait alors provoqué une vague de dénonciations sans précédent, encourageant de nombreuses femmes de l’industrie à prendre la parole. « Il a pris mon visage et a commencé à m’embrasser, avait alors raconté la jeune femme au site d’information spécialisé Kotaku. La seule chose dont je me souviens clairement, c’est qu’il a commencé à mettre sa main dans mon pantalon. Je lui ai dit que ce n’était pas une bonne idée. »
Vague de témoignages
Chris Avellone, qui a porté plainte une première fois en 2020 (en vain) contre Mme Barrows et Mme Bristol, puis une seconde fois en 2022, a assuré dans son post de blog que « les parties étaient parvenues à un accord », évoquant le « paiement d’une somme à sept chiffres destinée à rembourser » ses frais d’avocat. Dans le même message, M. Avellone publie une déclaration signée par Karissa Barrows et Kelly Bristol, dans laquelle elles reviennent sur leurs déclarations passées et innocentent M. Avellone de tout acte répréhensible, affirmant que leurs « paroles ont été mal interprétées ».
En juin 2020, le récit qu’avait alors fait Karissa Barrows du comportement de Chris Avellone avait largement contribué à ce que des dizaines d’autres femmes prennent la parole au sujet des agressions sexistes et sexuelles dans l’industrie du jeu vidéo. Elles avaient, de la même façon, dénoncé sur Twitter des comportements abusifs de confrères et collègues masculins.
Avaient notamment été visés plusieurs employés d’Ubisoft, l’agence américaine Bloomberg ayant ainsi révélé, le 26 juin, la mise à pied de deux responsables de l’équipe éditoriale de l’entreprise française. Le 1er juillet, une enquête de Libération à leur sujet avait fini par éclabousser Serge Hascoët, le numéro deux de l’entreprise, qui avait finalement démissionné le 11 juillet de la même année.