Une industrie spatiale se lance au Sénégal, avec un premier satellite mis en orbite le vendredi 16 août dernier. D’autres suivront, dans un pays qui compte bien obtenir son indépendance sur la fabrication de ces petits astres.
Il s’appelle Gaindesat-1A et il est le premier satellite sénégalais, fruit d’un projet initié en 2019 et baptisé SENSAT Sénégal. Vendredi 16 août dernier, Dakar s’est félicité de l’envoi de ce premier appareil en orbite, entièrement conçu et fabriqué dans le pays d’Afrique de l’Ouest. « Le Sénégal entre dans une nouvelle ère », commentait sur le réseau social X son président, Bassirou Diomaye Faye.
Le satellite a été mis en orbite avec l’aide de SpaceX, qui s’est chargé de l’envoi grâce à son lanceur, la Falcon 9, depuis la base de Vandenberg en Californie. Avec lui, 115 autres satellites ont aussi pris place à bord de la fusée, dans une mission baptisée Transporter-11. Les nationalités étaient nombreuses, avec trois satellites australiens, des satellites japonais, anglais ou encore chiliens.
Pour être intégré, l’appareil sénégalais a profité de l’aide d’Exolaunch, une société allemande basée à Berlin, et qui s’est spécialisée dans la fabrication de petites boîtes dans lesquelles des nanosatellites peuvent être installés. Avec elle, des satellites comme Gaindesat-1A peuvent obtenir un ticket d’entrée vers l’espace, alors que c’est Exolaunch qui s’occupe de réserver une place pour sa boîte remplie de nanosatellites, à des sociétés comme SpaceX.
Le satellite sénégalais a aussi reçu une aide française, alors que Gaindesat-1A est le résultat d’un partenariat avec le Centre spatial universitaire de Montpellier (CSUM). Son développement aura pris cinq ans, sous l’égide du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation.
Le rôle clé de ce premier satellite sénégalais
Mais à quoi sert ce satellite ? En plus de l’Agence sénégalaise d’étude spatiale (ASES), de nombreuses agences comptent travailler avec Gaindesat-1A, et pour une raison très simple : les données qu’il récupéra seront très importantes. Il sera en effet au centre d’un réseau de capteurs au sol, qui surveillera le niveau en eau des régions, avec notamment les lacs et les puits du pays.
Face à un manque d’infrastructures de communication, c’est le satellite sénégalais qui se chargera de récupérer la data. C’est pourquoi il travaillera avec la Direction de la gestion et de la planification des ressources en eau, afin de mieux gérer les ressources du pays. En parallèle, il a aussi été approché par l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie afin d’aider à améliorer les prévisions météorologiques et la sécurité aérienne.
Par la suite, ses fonctions pourraient s’ouvrir à d’autres types de capteurs en Afrique. Grâce à sa position en géostationnaire, il sera déjà utile pour prendre des images du pays, en temps réel.
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