Le site coco.gg, plaque tournante de pratiques illégales, fermé sur décision du parquet de Paris

Le site coco.gg, plaque tournante de pratiques illégales, fermé sur décision du parquet de Paris


Connu pour être la plaque tournante de pratiques illégales, le site de discussion coco.gg a été fermé par la justice, a annoncé le parquet de Paris sur X, mardi 25 juin, sans plus de précisions. Selon une source proche du dossier, le propriétaire du site a été interpellé à l’étranger et sa femme était en garde à vue mardi dans le Var.

Le site coco.gg n’était plus accessible mardi, et affichait le message sur fond bleu de la gendarmerie : « Ce site a été fermé par la direction générale des douanes et droits indirects et la gendarmerie nationale, sous l’autorité de la Junalco [juridiction nationale en charge de la lutte contre la criminalité organisée] du parquet de Paris ».

Pour entrer sur coco.gg, qui se présente comme un « site de chat sans inscription », il suffisait de renseigner son genre, son âge, son code postal et de se créer un pseudo, sans aucun contrôle.

Sur la colonne de gauche de la page d’accueil, on trouvait des thèmes comme « cuisine », « cinéma », « 60 et + », mais aussi d’autres plus sexuels comme « femmes infidel » (sic) voire très crus tels « trav salope », ou à connotation potentiellement pédocriminelle tel « lycéenne ». Sur la colonne de droite étaient listés des membres, avec leur pseudo, âge et ville.

« Un site qui regorge d’agresseurs »

Le site Web était notamment associé à des affaires policières ou judiciaires, comme celle de Dominique P. qui l’utilisait afin de recruter des hommes pour violer son épouse, ou le meurtre récent de Philippe Coopman à Grande-Synthe.

L’association SOS Homophobie avait demandé sa fermeture après le guet-apens dont avait été victime un homosexuel à Marseille début octobre 2023.

Dans le documentaire Guet-apens, des crimes invisibles, sorti en avril 2023, Mediapart alertait également sur le nombre important de pièges homophobes élaborés en toute impunité sur tchat Coco. Au moins 300 hommes ont été piégés et violemment agressés entre 2018 et 2022, selon nos confrères. Fin avril, quatre hommes, dont deux mineurs, ont été mis en examen après plusieurs agressions à Saint-Pol-sur-Mer (Nord) sur des victimes qui avaient rendez-vous via coco.gg.

Le site coco.gg est également dans la ligne de mire des associations de protection de l’enfance, tel Innocence en danger, qui avait elle aussi demandé sa fermeture, en lançant une pétition.

Pour elle, coco.gg est « un site d’une accessibilité inimaginable qui regorge d’agresseurs en tout genre : pédocriminels, violeurs, homophobes, etc. » Il « est associé à des affaires policières ou judiciaires depuis quasiment aussi longtemps qu’il existe. Il est connu pour son absence de modération qui laisse proliférer les pires dérives », affirmait sa pétition.

Selon Le Monde, ce site appartient à une société immatriculée en Bulgarie. Il a auparavant été détenu par plusieurs autres sociétés, avec un propriétaire qui reste « en réalité identique » : un « discret ingénieur » installé dans le Var.

Le Monde avec AFP

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