La plate-forme d’hébergement d’images animées Gfycat (qui se prononce « jificate ») sera fermée le 1er septembre. Après cette date, « tout le contenu et les données de Gfycat seront supprimés », est-il écrit sur la première page du site depuis le 30 juin. Les utilisateurs qui ont alimenté la plate-forme ont deux mois pour archiver leurs productions.
Gfycat a été fondé en 2013 au Canada. L’entreprise était l’une des premières à proposer une banque de courtes séquences vidéo diffusées en boucle (sur le modèle des « GIF », format d’images animées pionnier populaire au début d’Internet), à la fois en haute définition tout en restant suffisamment légères pour être partagées et utilisées partout sur le Net.
Jusqu’au milieu des années 2010, les GIF étaient « difficiles à produire, lents à charger et (…) d’une qualité pas forcément bonne », expliquait en 2016 Richard Rabbat, cofondateur de Gfycat, au site Techcrunch. Gfycat permettait aussi de simplifier leur production en hébergeant des contenus animés eux-mêmes créés à partir de vidéos traditionnelles.
Levées de fonds et rachat par Snapchat
En 2016, Gfycat avait multiplié les levées de fonds, pour un montant total de 10 millions de dollars (9,19 millions d’euros). L’entreprise revendiquait 75 millions d’utilisateurs par mois et l’hébergement de plus de 25 millions de courtes vidéos animées. Il faisait alors partie des cent sites Web les plus consultés des Etats-Unis et était présenté comme un équivalent de YouTube pour les vidéos courtes.
En mai 2020, la plate-forme a ensuite été rachetée, par Snap, maison mère du réseau social Snapchat, pour un montant inconnu. Quelques jours après ce rachat, tout le contenu à caractère pornographique a été interdit de la Gfycat et transféré sur un site pour adultes spécialement créé par l’entreprise.
En mai 2023, la plate-forme avait déjà fermé ses portes pendant plusieurs jours. Snap avait toutefois affirmé que la mise hors-ligne du site avait été provoquée par un « problème temporaire ».
Snap n’a donné aucune explication concernant la fermeture définitive de la plate-forme. Le site est toutefois soumis à la rude concurrence de Giphy (qui appartient désormais à Shutterstock), de Tenor (de Google) ou d’Imgur. Le « GIF » et ses déclinaisons sont en outre bien moins populaires chez les jeunes générations que chez celle des internautes des années 2000 et 2010.