le spécialiste des enceintes réussit-il son premier casque audio ?

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C’est le grand saut pour Sonos. Grand certes, mais pas tout à fait dans le vide tant la marque a généralement le sens du détail concernant ses produits. Avec ce premier casque, elle doit prouver qu’elle arrive à le transposer dans le premier casque de son histoire.

C’est sûrement l’un des produits audio les plus attendus de ces dernières années. Pourquoi ? Parce que Sonos a souvent montré qu’il avait un certain savoir-faire pour ces enceintes et que concevoir un casque semblait être un pas à franchir indispensable pour la marque. Un marché bien plus vaste que l’audio multiroom, la problématique à laquelle répond la majorité de ses produits.

Le constructeur californien n’a donc pas vraiment droit à l’erreur face aux autres modèles haut de gamme. Car à 500 euros, c’est sur ce créneau-là qu’il s’est placé avec ce premier Ace. Bien au-dessus de l’une des références du marché, le Sony WH-1000XM5 (330 euros) et 100 euros plus cher qu’une autre, le casque Bose QuietComfort Ultra (400 euros) ; qui bénéficient de prix en baisse depuis leurs lancements respectifs. En revanche, Sonos a pris soin de rester en dessous de l’intouchable AirPods Max (580 euros), en toute logique, c’est lui qui devrait souffrir le plus de sa concurrence, tant la cible semble identique. 

Joli, discret, bien fini

Cela se ressent sur le design et la qualité de fabrication. Sur le premier, Sonos fait plus sobre que son compatriote, ne cherchant pas trop d’effet de style. Tout en rondeur, il ose peut, si ce n’est cette discrète découpe oblique en bas des deux côtés de l’arceau, et ces grilles masquant les micros et les évents ; brillants, mais discrets sur la version noire que nous avons testée, chromés et plus visibles sur la blanche que nous avons également eu en main où le chrome habille aussi la partie réglable de l’arceau en acier inoxydable et le bouton principal. La charnière placée au sein de l’oreillette évite qu’on s’y coince les cheveux. 

Les plastiques utilisés sont mats et étudiés pour ne pas retenir les traces de doigts, avec succès. Seul un léger logo Sonos brillant trahit la marque du casque. L’assemblage est tout bonnement impeccable et respire la qualité. La qualité des matériaux utilisés se ressent aussi dans le rembourrage : mousse à double densité pour l’arceau et à mémoire de forme pour les coussinets. Autant dire que son poids pourtant important de 312 grammes  (250 grammes pour le Sony ou le Bose, par exemple) ne se ressent pas du tout. On a porté ce casque des heures durant, sans jamais avoir envie de l’enlever. La taille interne des écouteurs permet qu’ils soient placés sur les oreilles sans n’exercer aucune contrainte. La housse est à la hauteur, rigide et habillée de feutre, elle est très agréable à utiliser et accueille le casque à plat. À l’intérieur, un petit pochon amovible permet d’y loger les deux câbles fournis (USB-C vers USB-C et USB-C vers jack 3,5 mm). 

Confortable et ergonomique 

Autre bon point, les coussinets et leur grille de protection interne sont fixés magnifiquement et pourront ainsi être remplacés facilement en cas d’usure. Ce n’est pas le cas de la batterie pour laquelle il faudra obligatoirement passer par un atelier partenaire pour le faire ; mais au moins, cela sera toutefois techniquement possible. Malgré ce design très intégré, l’Ace ne bénéficie d’aucune certification IP, tout juste les ingénieurs de Sonos nous ont assuré qu’on pourra tout à fait faire du sport avec, mais certainement pas sous la pluie. La faute à ces évents cachés sous les grilles, laissant forcément passer les liquides. 

Le premier contact est donc très qualitatif, mais c’est le minimum qu’on attendait d’un casque à 500 euros. Pour les commandes, Sonos a fait le choix du tout physique et de se passer de tactile. Cela n’est pas pour nous déplaire quand on opère à l’aveugle comme sur un casque. Tout en bas de l’écouteur gauche se trouve le bouton d’alimentation et d’appairage Bluetooth. À l’arrière du droit, celui qui commande le basculement entre la réduction de bruit et le mode transparence. Juste au-dessus, le bouton-poussoir offre plusieurs fonctionnalités : en appuyant dessus, on commande la lecture/pause ou le raccrochage/décrochage en cas d’appel. En le poussant vers le haut ou le bas, c’est le volume sonore qui est ainsi contrôlé. Tout tombe parfaitement sous le pouce et on ne tâtonne jamais. Un bon point là aussi. 

La nouvelle appli Sonos taillée pour lui 

Pour le reste des réglages, c’est l’application Sonos qu’il faut lancer — la nouvelle version tant décriée à son lancement, mais indispensable pour l’Ace. Le jumelage Bluetooth est automatiquement proposé lorsqu’on lance l’application le casque allumé.

Une fois cette manipulation effectuée, il apparaît alors dans la rubrique Paramètres du système. Là, on peut contrôler la gestion du bruit, l’égalisation (basses, aigus, balance, loudness), le suivi de la tête, les fonctionnalités home cinéma, le Bluetooth multipoint ou encore la détection de port. Voilà donc une personnalisation très complète digne d’un modèle haut de gamme.

Sonos Ace 18
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C’est aussi dans l’application que l’on peut jumeler le casque à sa barre de son Arc. Ce système exclusif à Sonos permet de faire basculer le signal de l’enceinte vers le casque simplement en appuyant de manière prolongée sur le bouton principal. La connexion s’établit alors en Wi-Fi point à point entre les deux appareils. Pour l’instant seulement compatible avec ce modèle, l’Ace le sera prochainement avec les deux générations de Beam et la Ray. En attendant, cela fonctionnement parfaitement avec l’Arc, comme nous avons pu le constater. Le basculement s’effectue en deux secondes et permet par exemple de continuer à regarder un film sans déranger la personne à côté. 

Sonos Ace 17

Le mode TrueCinema pas disponible au lancement

Compatible avec le Dolby Atmos et le suivi des mouvements de la tête, l’Ace permet de continuer à profiter ainsi de la spatialisation audio. Et avec le mode transparence, on peut ne pas s’isoler des autres personnes présentes dans la pièce si on le désire. Dommage en revanche que Sonos n’ait pas rendu disponible le mode TrueCinema au lancement de son casque, il le sera ultérieurement, sans date précisée pour l’instant. À l’image du TruePlay qui adapte l’égalisation des enceintes du constructeur à la pièce dans laquelle elle se trouve, le TrueCinema reproduit dans le casque Ace l’acoustique de la pièce. Une manière de rendre le basculement entre les deux appareils encore plus transparent. On sera évidemment curieux de tester cela lorsque le constructeur le rendra enfin disponible. Sonos Ace 14

Pour l’instant, nous en avons donc surtout profité pour tester en profondeur les qualités audio musicales du casque. Commençons par l’isolation, qui est tout simplement excellente. Les mousses des coussinets fournissent déjà une très bonne isolation passive, mais la réduction active est également à la hauteur ; presque à celle que proposent les rois du genre que sont Bose et Sony. Seul léger défaut, les micros sont légèrement sensibles au vent et l’on entend parfois les perturbations qu’il cause. Autre défaut concernant les micros, ils sont placés sous les écouteurs qui peuvent frotter sur le col de son blouson lorsque le mode transparent est activé où que l’on passe un appel téléphonique. Un défaut ergonomique dommageable, car les deux fonctions sont excellentes. La qualité des micros est bien réelle et permet de simuler une transparence très réaliste qui tient compte de la position des objets autour de soi (on entend une voiture arriver de la droite par exemple). Même chose pour les appels téléphoniques, le beamforming remplit très bien son rôle et capte parfaitement la voix. De plus, celle-ci est efficacement isolée des bruits de fond lorsqu’il y en a.

Un son chaleureux et très flatteur

Côté composant, Sonos a concocté des transducteurs maison de 40 mm de diamètre. Si elle est peu diserte sur leur conception, la marque détaille en revanche les codecs compatibles : SBC, AAC et Snapdragon Sound (aptX Adaptive et aptX Lossless) pour les smartphones Android compatibles. Pour profiter d’un son lossless sur un appareil Apple, il faut obligatoirement passer par une connexion filaire via le câble USB-C vers USB-C inclus (les appareils Lightning nécessitent donc un adaptateur non fourni). Petit détail qui a son importance, ce câble est très court, même pas 80 cm, et donc peu pratique à utiliser au quotidien (le câble USB-C vers jack dépasse quant à lui les 120 cm). Malheureusement, Sonos n’avait pas encore activé le décodage lossless sur notre modèle de test fourni avant la commercialisation officielle, nous reviendrons donc ultérieurement sur cet usage.

En Bluetooth, même limité aux deux premiers codecs, nous avons malgré tout pu profiter d’une qualité sonore bien pensée, finalement très proche de la signature habituelle des enceintes Sonos. L’ensemble est chaleureux, bien spatialisé, les basses profondes sans être démesurées, les médiums extrêmement bien représentés et très flatteurs pour les voix. Les plus pointilleux ou amateurs d’un son plus analytique regretteront peut-être le léger manque de détail dans les aigus et l’impression que les instruments ont parfois du mal à se détacher les uns des autres. On reste malgré tout ici sur un niveau qualitatif digne d’un modèle haut de gamme. Pour son premier casque, Sonos ne s’est pas trompé et a réussi à y intégrer la recette qui plaît tant du côté de ses enceintes. 

Enfin, l’autonomie annoncée de 30 heures est respectée, puisque le labo de 01net.com a mesuré une performance de 32 h 04 en fonctionnement, réduction de bruit activée. C’est un peu mieux que les modèles concurrents de Sony (29 h 40) et Bose (28 h 41) et en revanche bien mieux que l’AirPods Max qui plafonne à 20 h 54. Si la charge complète prend environ 2 heures, une charge rapide de seulement 3 minutes donnera 3 heures de répit aux plus pressés. 

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